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Du refus de réparation de l’Etat francais

Déclaration du Mouvement des Démocrates et des Ecologistes pour une Martinique Souveraine
(MODEMAS)

22 avril 2003

1803 : Les racines des « mapou » plantés par TOUSSAINT LOUVERTURE sur la terre haïtienne n’ont pu être "déchouké" par les armées impérialistes, esclavagistes européennes.

Le 1er janvier 1804, DESSALINES rebaptise officiellement l’ancienne colonie française de Saint-Domingue du nom d’Haïti (Ayiti) emprunté à la langue amérindienne Taïno. C’est la naissance de la première république instaurée par des non blancs, mais aussi du deuxième pays indépendant d’Amérique ; c’est encore le début de l’histoire post esclavage d’une nation caribéenne niée, isolée, opprimée, manipulée par les puissances esclavagistes colonialistes, victime de la « férocité blanche », confrontée au racisme de l’occident.

La révolution haïtienne (1791-1804) compte pour l’Histoire de l’Humanité moderne des plus fondamentales, au côté de celles française de 1789, soviétique de 1917, cubaine des années 1960. L’histoire d’Haïti éclaire l’histoire de l’ensemble des peuples et nations du monde sous domination coloniale singulièrement ceux d’Amérique et d’Afrique ; elle est histoire commune avec nous autres caribéens, américains,Â…, martiniquais.

En cette année 2003, et depuis plus de 200 ans l’Etat français entretient sa férocité raciste et cultive avec méthode et cynisme son activité criminelle coloniale jusqu’à manifester dans le rite expiatoire le souvenir de notre héros Général TOUSSAINT LOUVERTURE, tout en signifiant avec mépris et mensonge un refus de non recevoir à la réclamation officielle de réparation formulée en terme financier par l’Etat haïtien. Les caribéens que nous sommes ne peuvent partager cette imposture française. Le devoir de mémoire singulièrement martiniquais n’est certainement pas rite expiatoire français à l’égard de notre fière Haïti.

Cette première historique de réclamation étatique de réparation, suite au crimes coloniaux contre l’Humanité, de spoliations, de déportations, d’esclavages, ne pouvait être qu’haïtienne. Haïti, pays symbole, petite Guinée africaine aux Amériques, prend les devants pour s’inscrire dans la pertinence de l’exigence de la Réparation ;

Réparation : postulat de toute considération de Développement Durable et Solidaire, non seulement pour nos sociétés post-esclavages victimes des crimes et de leurs conséquences, mais de l’ensemble des sociétés humaines sur notre planète.

La position de refus de Réparation de l’Etat français à notre égard, et à celui d’Haïti, démontre l’hypocrisie d’une ancienne puissance esclavagiste, toujours coloniale, reconnaissant officiellement 150 années après, « l’esclavage et la traite transatlantique des nègres, crimes contre l’Humanité », tout en niant imprescriptibilité des crimes commis non réparés.

En ces temps de regain de l’impérialisme occidental, la permanence du combat anticolonialiste, anti-raciste, pour l’exigence de la Réparation est synonyme de combat pour le salut commun de l’Humanité.

Martinique - Caraïbe -Amérique

Le 22 avril 2003

Mouvement des Démocrates et des Ecologistes pour une Martinique Souveraine