P-au-P, 28 Mars 07 [AlterPresse] --- Faciliter l’accès à Internet à faible coût devrait faire l’objet de dispositions de la part des autorités haïtiennes pour permettre aux jeunes Haïtiens de s’intégrer facilement à la société de l’information.
Ce souhait a été exprimé le 27 mars 2007 au cybercentre de la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL) par un groupe de jeunes qui s’y rendent habituellement pour avoir accès à l’Internet.
A la FOKAL, les utilisateurs d’Internet n’avaient pas besoin de sésame, le 27 mars, pour accéder à Internet. Cette journée de connexion gratuite s’était inscrite dans le cadre de la huitaine d’activités socioculturelles et technologies organisée par le Groupe Médialternatif (GM) à l’occasion de la 5e édition de la Fête de l’Internet en Haïti. Une initiative saluée par des jeunes adhérents au cybercentre de la FOKAL.
« C’est une bonne initiative, je souhaite qu’elle soit globale, qu’elle s’étende sur tout le territoire national », estime Yves Osner Dorvil, animateur au cybercentre de la FOKAL.
« Cette fête mérite d’être vulgarisée encore plus et doit toucher beaucoup plus de monde en vue de faciliter leur accès à Internet. Elle pourrait nous aider à alphanétiser beaucoup plus de gens », pense-t-il.
A Port-au-Prince, comme en province, les internautes ont besoin d’une moyenne de 50 gourdes (soit environ 1,50 dollar américain) pour une connexion d’une heure dans les cybercafés qui poussent comme des champignons. Dans certaines villes de province, dont Jacmel, Cap-Haïtien, la connexion est moins coûteuse qu’à Port-au-Prince, selon notre constat.
Wigens Narcisse, un mordu de l’Internet, est parmi les principaux bénéficiaires de cette journée de connexion gratuite. « Je n’utilise pas seulement l’Internet pour m’amuser, je m’en sers aussi pour faire des recherches », déclare ce jeune homme.
Wigens Narcisse conseille aux autres institutions du pays, tant publiques que privées, de se joindre à l’initiative de la Fête de l’Internet. « Nous avons besoin d’une jeunesse encadrée et je pense que l’Internet peut nous aider en quelque sorte », dit-il, tout en souhaitant l’installation d’autres fournisseurs de services pour encourager la concurrence dans ce secteur.
Étudiant à l’École supérieure d’Infotronique d’Haïti (ESIEH), Laurent Jean-Charles voit en la célébration de la Fête de l’Internet une initiative d’intégration numérique. Car, dit-il, il existe un très grand fossé numérique en Haïti qui mérite d’être comblé.
« C’est une initiative à encourager et qui doit trouver en 2008 le support du secteur universitaire ; lequel devrait mettre ses laboratoires informatiques à la disposition des jeunes durant cette huitaine d’activités », affirme-t-il. Jean-Charles demande à L’État haïtien de créer les infrastructures de base qui permettront à toute la population haïtienne d’accéder à cet outil. « L’Internet pourrait être un outil de développement », soutient-il.
Le cybercentre de la FOKAL accueille, chaque jour, entre 40 et 50 visiteurs. Des enfants de 5 à 12 ans, des jeunes de 18 ans ou plus ainsi que des adultes fréquentent régulièrement ce cybercentre qui offre aussi d’autres services, tels traitement de texte et impression.
En Haïti, la célébration de la fête de l’Internet est une initiative du Groupe Médialternatif appuyée par d’autres institutions dont des médias privés. Cette initiative vise généralement à contribuer à informer et sensibiliser les jeunes haïtiens sur les récents progrès de l’Internet dans le contexte mondial et national. [do gp apr 28/03/2007 22:00]