Communiqué de la Campagne pour la Réduction de la Violence en Haïti
Soumis à AlterPresse le 15 mars 2007
La Campagne pour la Réduction de la Violence en Haïti salue l’initiative des pays de la grande Caraïbe : Haïti, République Dominicaine, Jamaique et Colombie, d’organiser un sommet sur le trafic de la drogue.
Par cette initiative, ces pays montrent qu’ils sont déterminés à conjuguer les efforts consentis respectivement au niveau national, à des actions régionales et globales concertées pour contrer les méfaits du trafic de la drogue qui affecte les pays de la région, le continent et la planète entière. En ce sens, ce sommet devrait permettre de prendre des mesures régionales et de développer un plaidoyer commun auprès des pays du Nord pour les convaincre de participer activement à côté de nos pays pour juguler le trafic de la drogue et des armes qui sont toujours associés.
La campagne croît que la violence et l’insécurité qui ravagent Haïti ne sont pas des phénomènes singuliers et qu’il faut les appréhender comme faisant partie d’un système qui s’il n’est pas remis en question risque de compromettre l’avenir des pays de la région. Ce système vise à faire une main mise sur l’appareil d’état des pays de la région qui devient alors un enjeu pour la criminalité internationale organisée et les gangs. Aucune réponse sérieuse ne pourra donc se circonscrire aux frontières nationales. Les réponses devront nécessairement comporter des actions concertées régionales et globales.
La campagne croit que la violence ne sera pas résorbée tant que l’Etat Haïtien ne s’engagera pas de façon définitive dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion et pour le développement durable.
Il est clair que la violence et l’insécurité ne seront pas éradiqués tant que l’Etat ne se donnera pas les moyens de construire ses institutions et d’assumer un leadership pour diriger la nation dans la voie du progrès et du bien-être.
Il est clair que la violence et l’insécurité ne seront pas éradiquées sans un changement radical de politique d’intégration économique et sociale.
Il est clair que la violence et l’insécurité seront éradiquées quand de nouvelles relations seront établies entre l’Etat et la Société Civile pour promouvoir le dialogue, la participation, l’inclusion sociale, l’Equité de Genre et la construction d’une nouvelle citoyenneté pour la pérennité de notre pays et de notre existence de peuple.
Il est clair que la violence et l’insécurité seront éradiquées quand nous construirons une concertation régionale pour attaquer les trafics illicites dont ceux de la drogue et des armes car il est évident que les moyens d’un pays comme Haiti ne seront jamais suffisants pour contrer les intérêts du Crime international organisé.
Aujourd’hui, il est important de conjuguer les efforts au niveau national entre les différents acteurs tant de l’Etat que de la Société Civile pour dire non à la destruction de la nation, pour travailler avec les secteurs concernés des pays de la région et des pays du Nord pour refonder la nation.
La campagne soutient que dans la conjoncture actuelle :
Il faut que les forces de police appuyées par la force multinationale se consacrent au désarmement des groupes armés illégaux et à imposer la Force de la Loi.
Il faut combattre le trafic de la drogue et le trafic des armes par tous les moyens pour diminuer l’escalade de la violence et parer à la déstabilisation de l’Etat et à l’effritement de la nation.
Il faut que des investissements sérieux soient consentis pour offrir les services sociaux de base en particulier dans les communautés les plus pauvres et les plus marginalisées
Il faut investir dans la jeunesse et l’orienter vers des programmes d’action civique et de reconstruction nationale.
Il faut que l’Etat affirme sa prééminence et travaille avec les Etats de la région pour mettre en place des politiques régionales. Il doit aussi harmoniser ses lois avec les conventions et traités régionaux et internationaux pour une lutte efficace contre la prolifération des armes, de la drogue, de la violence qui n’ont d’autre vocation que la destruction et la mort.
Vyolans pote Soufrans An n bay Peyi n yon Chans.
Pour le Comité Exécutif de la Campagne
Yolette ETIENNE
Maxime MAGLOIRE
Joseph GEORGES
Duportal ANNACIUS
James Edwin WOOLLEY