P-au-P, 6 juil. 03, [AlterPresse]--- Le chef de la mission spéciale de l’organisation des états américains (OEA) en Haïti, David Lee et le représentant du système des nations en Haïti, Adama Guindo ont défendu le 3 juillet dernier à Port-au-Prince le comportement de ces organisations internationales dans la crise haïtienne.
« Il n’y aura pas d’invasion en Haïti. Les conflits doivent être résolus de manière interne », a martelé David Lee, lors du Forum libre du jeudi, organisé par le Centre Pétion Bolivar, sous le thème « Rôle des organisations internationales dans la résolution des conflits ». Participait également a cette table ronde, le politologue haïtien Gracien Jean.
L’époque de la mise sous tutelle et de l’invasion est révolue, a indiqué David Lee. Il s’est réjouit du rôle joué par l’OEA dans la crise post-électorale de Mai 2000. Le rôle de l’OEA est de faciliter une sortie de crise en portant les protagonistes à trouver la solution, a-t-il précisé.
A propos du délai de trois mois accordé par l’administration américaine aux autorités lavalas pour respecter leurs engagements en ce qui concerne les résolutions de l’OEA sur l’impasse politique, David Lee a affirmé que cette disposition est partagée par tous les pays membres de l’OEA.
Lors de l’assemblée générale de l’OEA de début juin dernier à Santiago du Chili, Le Secrétaire d’Etat américain Colin Powell avait déclaré que la démocratie est en danger en Haïti et avait prévu une réévaluation du rôle de l’organisation hémisphérique dans la crise haïtienne si d’ici septembre une solution n’était pas trouvée.
Réagissant sur la nomination de Me Jocelyne Pierre à la Direction Générale de la Police Nationale d’Haïti, David Lee a fait savoir qu’ « un canard ne peut-être confondu à une pintade. Il y a des critères pour reconnaître un chef de Police ».
Le représentant du système des nations unies en Haïti, Adama Guindo a, pour sa part, justifié l’engagement de l’OEA dans la recherche de solution à la crise en Haïti. Il a indiqué que les d’ordre régional doivent être résolus par des organisations régionales.
L’ONU fait face aujourd’hui à des problèmes complexes, selon Adama Guindo. De la gestion de conflits interétatiques, l’organisation mondiale doit maintenant gérer les conflits de nature intra étatique enfonçant leurs racines dans « l’exclusion, la violation
massive des droits humains et la mauvaise gouvernance », aggravés par le trafic de la drogue.
L’établissement et le maintien de la paix, passent par « la réalisation d’élections
transparentes, vérifiées et supervisées », a ajouté le représentant de l’ONU.
Le politologue haïtien Gracien Jean a minimisé les initiatives prises par l’OEA jusque-là
dans la crise Haïtienne. « L’OEA doit fait montre de fermeté à l’égard des parties en conflits », a-t-il déclaré. Selon Gracien Jean, L’ONU ne ferait pas mieux que l’OEA dans la crise, car « ces organisations utilisent les mêmes méthodes de résolution : les bons offices, la médiation et l’enquête ».
Pour Gracien Jean, la genèse de la crise politique actuelle en Haïti se trouve dans les
solutions apportées au coup d’état militaire de septembre 1991.
Gracien Jean a affirmé que les organisations internationales expriment « un sentiment de supériorité à l’égard de la souveraineté des nations faibles, un sentiment de compassion vi-à -vis de la victime, une politique de deux poids et deux mesures et un laxisme dans les conflits intra étatiques ». [rv gp apr 06/07/2003 10:45]