P-au-P, 9 Mars 07 [AlterPresse] --- La célébration de la Journée internationale des femmes le 8 mars 2007 était marquée en Haïti par de nombreuses activités culturelles et artistiques mettant en valeur les contributions des femmes haïtiennes dans différents domaines.
A Port-au-Prince, les autorités gouvernementales, les organisations de femmes et d’autres institutions oeuvrant dans ce domaine ont organisé des expositions d’ouvrages écrits par les femmes et d’œuvres picturales, des spectacles, des conférences, des concours, etc.
Dans son message à l’occasion du 8 mars 2007, le Premier Ministre Jacques Édouard Alexis a souligné l’importance de la force féminine dans le processus de développement socioéconomique du pays. Le chef du gouvernement préconise que les femmes, qui représentent 52% de la population totale du pays, doivent jouir pleinement et équitablement de leurs droits, sans discrimination aucune.
Des statistiques montrent que les femmes sont la catégorie la plus victime de la pauvreté qui frappe le pays. Dans son message, Jacques Édouard Alexis a promis de tout mettre en œuvre en vue de réduire l’état de pauvreté et de misère dans lequel vivent les femmes haïtiennes.
Au Palais de Justice, le Groupe d’initiative des femmes juristes a organisé une table ronde sur le thème « Conditions socio juridiques de la femme haïtienne ». Tous les regards étaient fixés sur les femmes prisonnières, dont les conditions de détention sont énergiquement dénoncées.
Dans la prison pour femmes établie à Pétion-Ville, 166 détenues sont entassées à quinze en moyenne par cellule d’une douzaine de mètres carrés. Les plus chanceuses ont droit à des lits superposés. Les autres dorment par terre, une mince couverture leur servant de matelas. Partout, des vêtements pendent aux montants des lits et aux barreaux des fenêtres, selon un article de l’Agence Syfia International. En attente de jugement, la plupart d’entre elles sont parfois battues par les geôliers.
A l’Institut français d’Haïti, un panel sous le thème « Être femme dans le monde culturel haïtien » suivi d’un concert de jazz de la Brésilienne Ruthe London a eu lieu en présence de plus d’un millier de spectateurs. Ce panel était constitué, entre autres, de la Ministre à la condition féminine, Marie Laurence Jocelyn Lassègue et de l’écrivaine Kettly Mars.
Dans la même soirée, au Ministère de la culture, il y avait un spectacle artistique baptisé « voix de femmes », avec la participation de figures féminines de proue de la musique et de l’art haïtiens, telles Emerante Despradines, Viviane Gauthier, Lunise Morse du groupe RAM, Myriam Carisma, Stéphanie Séjour (Tifane), et Nadège Tippenhauer.
Au Musée d’art haïtien du Collège Saint-Pierre, des œuvres d’art et des photos réalisées par des femmes ont été exposées. A l’occasion de l’ouverture de cette exposition, l’Historien de l’Art Michel Philippe Lerebours, conservateur du musée, a fait l’éloge des femmes peintres-artistes haïtiennes, telles Louisiane St-Fleurant et Rose-Marie Desruisseau.
A leur tour, les organisations de femmes militant dans le pays ont organisé d’autres manifestations, dont des conférences-débats sur la situation des femmes haïtiennes au cours des vingt dernières années.
Des activités ont également été organisées dans les villes de province, notamment dans les structures déconcentrées du Ministère à la condition ainsi que dans les alliances françaises de l’Institut français d’Haïti. [do apr 09/03/2007 11 :00]