Extraits d’une prise de position du GARR
Document soumis à AlterPresse le 7 mars 2007
A l’occasion de la Journée Internationale des femmes, le GARR invite les
Haïtiennes et Haïtiens ainsi que les autorités compétentes à se pencher
sur une catégorie de femmes trop souvent oubliées : les femmes migrantes.
Un grand nombre d’Haïtiennes se retrouvent chaque année parmi les
victimes du trafic et de la traite de personnes vers les îles de la
Caraïbe et en transit vers les Etats-Unis d’Amérique. Parties à la
recherche d’un mieux-être et abusées par les promesses des trafiquants,
il n’est pas rare qu’elles soient victimes de viols, ou périssent de
faim, de soif, d’asphyxie ou par noyade, comme cela s’est récemment
produit le 1er mars 2007, aux environs des îles britanniques Turk &
Caicos. Dans les pires cas, ces femmes aboutissent à des réseaux de
prostitution ou de travail forcé.
En République Dominicaine, la plupart de nos migrantes connaissent une
situation de vulnérabilité. Souvent jeunes, avec enfants, ces femmes
travaillent, pour la plupart, dans des secteurs économiques précaires,
aux salaires très bas. (…)
De multiples raisons poussent un nombre croissant de femmes dans la
migration. Tenaillées par des conditions économiques de plus en plus
précaires et face à de lourdes responsabilités familiales, elles partent
en quête d’une vie meilleure. En outre, ces dernières années, une
situation d’insécurité chronique avec son cortège de kidnappings,
tortures, viols, et assassinats, ont porté, malgré elles, un grand
nombre de femmes haïtiennes au bord du désespoir, à migrer.
Le GARR salue le courage de toutes ces femmes migrantes qui partent en
quête d’une vie meilleure et soutiennent ainsi leurs familles restées au
pays. Il appelle l’Etat Haïtien à contribuer à freiner l’exode des
femmes et à protéger celles qui se trouvent déjà dans la migration comme
il s’y est engagé en septembre 2006, à la Tribune des Nations-Unies,
dans le cadre du Dialogue de Haut Niveau sur les migrations
internationales. Il doit veiller à garantir aux Haïtiennes, qui
représentent plus de la moitié de la population, des conditions d’une
vie digne, sans violence, le respect de leurs droits fondamentaux, en
particulier leurs droits sociaux économiques et culturels, en ratifiant
la Convention des Nations-Unies pour le respect des Droits de tous les
Travailleurs Migrants et les Membres de leurs Familles ainsi que les
deux protocoles additionnels à la Convention des Nations Unies contre la
Criminalité Transnationale Organisée.
(…)