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Haïti-Élections : JILAP préconise des sanctions avant la reprise partielle des collectivités territoriales

P-au-P, 7 Mars 07 [AlterPresse] --- La Commission Justice et Paix plaide en faveur de sanctions à l’encontre de tous les individus ayant créé des troubles lors du déroulement de des dernières élections avant la reprise partielle des collectivités territoriales, récemment annoncée par le Conseil Électoral Provisoire (CEP).

Dans un communiqué transmis à AlterPresse, Justice et Paix déclare ne pas comprendre le bien-fondé de la décision du CEP de reprendre simplement les élections territoriales dans les zones où elles ont été troublées. Selon l’organisme religieux, qui a observé les élections de décembre dernier, le CEP devrait mentionner de façon claire et nette les sanctions qu’il envisage contre les individus, les groupes et les partis politiques qui ont créé des troubles et violés les droits des électeurs et électrices le jour du vote.

« Est-ce que la reprise des élections, sans qu’aucune sanction ne soit prise, ne signifie pas donner une récompense aux fauteurs de troubles qui pensaient que les élections se déroulaient en leur défaveur ? », s’interroge Justice et Paix. « Est-ce que la reprise des élections, sans qu’aucune sanction ne soit prise, ne signifie pas encourager la dilapidation et le gaspillage des deniers publics, qui pourraient servir pour soulager d’autres besoins de la population ? », poursuit la commission épiscopale de l’église catholique.

Justice et Paix se pose des questions également sur le genre de démocratie qui est en train de se construire en Haïti. « Avec quel genre d’autorités (se construit cette démocratie) ? Serait-ce avec des autorités qui croient à l’importance de la démocratie et aux élections comme moment important de participation citoyenne ? », insiste l’organisme.

Bon gré mal gré, l’institution électorale veut mettre un terme au processus électoral. Annoncée dans un premier temps pour le 11 mars 2007, la reprise de ces joutes pour pourvoir à 70 postes dans 9 communes a été reportée sine die. Le budget alloué à cet effet est de l’ordre de 1.3 millions de dollars, selon des chiffres communiqués à la presse par le CEP.

La Commission Justice et Paix, qui admet que beaucoup d’irrégularités ont été enregistrées dans plusieurs endroits du pays, demande à l’institution électorale de rechercher les causes de l’échec de la tenue des élections précédentes en vue d’en fixer les responsabilités.

« En certains endroits, même des candidats, ou des candidats avec leurs partisans ont créé des troubles et de la confusion. En plusieurs endroits, il y a eu des altercations et des tentatives de fraude. En certains endroits, on a mis le feu dans des bureaux de vote, détruit des urnes ; on s’est servi d’armes pour faire pression et imposer des choix », rappelle la Commission Justice et Paix.

Certains élus du 21 avril 2006, députés et sénateurs, étaient sur le terrain pour soutenir leur candidat, pour troubler la paix et la bonne marche des élections, ajoute Justice et Paix.

De l’avis de Justice et Paix, la première sanction devrait frapper les candidats impliqués dans des troubles en exerçant des pressions, en commettant des actes de vandalisme. Ils devraient être interdits de se présenter comme candidats lors de nouvelles élections, préconise l’organisme de l’église catholique. [do gp apr 07/03/2007 10:40]