P-au-P, 2 Mars 07 [AlterPresse] ---La République d’Haïti est l’un des pays du continent américain qui offre un climat très propice aux inondations, aux cyclones et aux ouragans, a estimé, le jeudi 1er mars 2007, Erdem Ergin, Conseiller technique principal du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Haïti.
Intervenant à l’occasion de la Journée mondiale de la Protection civile, commémorée ce 1er mars sous le thème « La Protection civile et la sécurité sur le lieu de travail », le fonctionnaire du PNUD a tenu à préciser que « le problème n’est pas seulement dans la réponse aux désastres, il y a aussi des problèmes concernant l’aménagement du territoire ».
Erdem Ergin a mis l’emphase sur les efforts déployés par les instances concernées depuis plusieurs années pour prévenir les catastrophes naturelles. Il a, en ce sens, souligné le rôle joué par les Nations Unies à travers leurs différentes agences présentes dans le pays.
En terme de protection civile, le fonctionnaire du PNUD indique que l’Etat haïtien s’est engagé, depuis une vingtaine d’années, par la mise en place d’un réseau de comités de gestion des risques et désastres à travers le pays.
A l’exception de l’Ouest, tous les départements géographiques du pays disposent d’un comité de gestion des risques et des désastres, une centaine des 140 communes du pays ont un comité communal de gestion des risques et des désastres. Cette structure existe également au niveau des sections communales ; « un bon signe », selon Erdem Ergin qui renouvelle le soutien des Nations Unies à Haïti en la matière.
A travers son mandat de point focal pour la préparation, la mitigation et la prévention des désastres, Erdem Ergin affirme que le PNUD fournit, depuis 8 ans, un appui technique et financier qui se concrétise, entre autres, par des activités d’appui stratégique et de plaidoyer, de coordination, de renforcement institutionnel, de réduction des risques et de décentralisation dans 4 départements à haut risque : le Sud, la Grande Anse, les Nippes (Sud-Ouest) et l’Artibonite (Nord).
De 1900 à 2004, Haïti a enregistré 56 catastrophes reconnues internationalement, dont 19 cyclones et tempêtes, 28 inondations, 7 sécheresses. Des chiffres qui inquiètent beaucoup les acteurs impliqués dans ce secteur. Ces événements ont fait 18,403 victimes et plus de 6 millions de sinistrés.
En 2004, il y a eu deux événements majeurs qui ont causé à eux seuls 5,400 victimes et sinistré plus de 300,000 personnes. Il s’agit des inondations dévastatrices survenues respectivement en mai à Fonds Verrettes (Ouest) et celles provoquées le 18 septembre 2004 par la tempête Jeanne dans la ville des Gonaïves (Nord), qui ont laissé des milliers de familles aux abois. Selon des chiffres officiels, 2,720 morts et disparus, ainsi que 300,000 sinistrés ont été dénombrés.
Jusqu’en 2007, le lot quotidien des Gonaïviennes et Gonaïviens se résume à la poussière, aux détritus jonchant les rues, à la misère et à la faim. La vie des gens ordinaires est très difficile. Sur le plan écologique, la ville présente aujourd’hui encore un visage très hideux. Les mornes sont plus déboisés que jamais. Le drainage de la ville n’est pas encore opérationnel. Le problème d’assainissement est très criant. Toutefois, du côté du Ministère de l’Environnement, une trentaine d’agents forestiers devraient être déployés dans les prochains jours un peu partout dans le pays.
« La protection civile, en tant qu’organe de conduite des diverses opérations de sauvegarde de la vie, des biens et de l’environnement, apparaît tout naturellement comme un interlocuteur privilégié dans la mise en œuvre d’une stratégie de prévention des risques en la matière », déclare le Secrétaire général de l’Organisation de protection civile (OIPC), Nawaf Al-Sleibi dans son message à l’occasion du 1er mars 2007.
Le numéro un de l’OIPC salue les nombreuses campagnes de promotion sur la sécurité et la santé au travail qui sont régulièrement mises en œuvre à l’initiative des gouvernements et des organisations internationales pour que « la sécurité devienne un réflexe sur tout les lieux de travail ».
De l’avis de Nawal Al-Sleibi, la sécurité sur le lieu de travail constitue un élément incontournable de toute politique visant à asseoir une croissance économique durable. [do rc apr 02/03/2007 10:28]