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Musique : Port-au-Prince, hôte du premier festival international de jazz en Haiti

Après le carnaval, le spectacle continue ! Port-au-Prince, la capitale, accueille au début du mois de mars son premier festival international de jazz auquel participeront 16 groupes musicaux de cultures différentes.

P-au-P, 28 Fév. 07 [AlterPresse] --- Haïti héberge, du 4 au 11 mars 2007, un important Festival international de jazz, qui réunira quelques seize groupes musicaux haïtiens et étrangers évoluant dans ce genre.

Ce premier festival, impulsé par l’Ambassade du Mexique, l’Institut français d’Haïti (IFH) et l’artiste haïtien Joël Widmaier, a reçu le soutien du Ministère de la culture et de la communication ainsi que des représentations diplomatiques des États-Unis, de l’Espagne et du Brésil. Le coup d’envoi de cette manifestation culturelle sera donné au Parc historique de la Canne à Sucre (périphérie nord-est).

« Je crois que c’est un évènement considérable sur le plan culturel et c’est pour la première fois que toutes les forces sont fédérées pour organiser un festival d’ampleur internationale (en Haiti) », a déclaré Paul-Élie Lévy, directeur de l’Institut français.

Boulot Valcourt (Haïti), 18 Karats de Pierre Rigaud Chéry (Haïti), Mario Canonge (Martinique), Ginou Oriol (Haïti), Christine Jensen (Canada), Francisco Molina (Espagne), Badji de Turgot Théodat (Haïti), Tantra Jazz (Mexique), The Handmade Quartet (Etats-Unis), Claude Carré et Réginald Policard (Haïti), Ruthe London (Brésil), Buyu Ambroise, Mozayik, Akajou et Marc Richard (Haïti) sont les différents jazzmen et groupes de jazz qui se produiront à ce grand festival.

Trois sites seront consacrés au déroulement de cet évènement musical pour lequel d’importants débours sont déjà consentis. En plus du Parc historique de la Canne à Sucre, l’Institut français d’Haïti et le Champ de Mars (place centrale de la capitale) accueilleront les spectacles.

Selon le directeur de l’Institut français, les artistes étrangers seront pris en charge par leurs ambassades respectives en Haïti. « Chaque Ambassade a fait des efforts », souligne Paul-Élie Lévy.

Quant aux jazzmen haïtiens, ils seront financés par le Ministère de la culture et la Fondation Françoise Canez-Auguste, une des institutions partenaires. Le Ministère de la culture consacre plus d’un million de gourdes (1, 912 millions) à la tenue de ce festival, selon Yves Lafortune, fonctionnaire de ce Ministère.

Ce festival ambitionne de créer un lieu de promotion de la musique haïtienne et d’ouverture éventuelle, de faciliter la mise en place d’un espace d’écoute et de redécouverte d’un style musical méconnu, de créer une scène de diffusion d’artistes haïtiens et de favoriser des rencontres entre artistes de cultures différentes dans une perspective d’échanges artistiques, selon les précisions de Kalinda Magloire de l’Ambassade du Canada.

« C’est un événement culturel, une manifestation culturelle importante tous les ans. C’est le partage des cultures des Haïtiens et des étrangers », estime Enrique Gomez de l’Ambassade du Mexique à Port-au-Prince.

De l’avis de Gomez, ce festival sera un rendez-vous incontournable des amateurs de jazz de beaucoup de pays. Car, a-t-il dit, ce festival de jazz peut aussi être un atout touristique pour Haïti.

Le jazz est un genre de musique qui a pris naissance aux États-Unis d’Amérique au début du XXe siècle. Issu du croisement du blues, du ragtime et de la musique européenne, le jazz est considéré comme la première forme artistique à s’être développée aux États-Unis. Ce genre musical qui tire également sa source dans les chants de travail des esclaves dans les plantations de coton durant la colonisation, est aussi pratiqué en Haïti dans une sorte de « vodou jazz. »

« Le jazz fait partie intégrante de la culture haïtienne (…) Il existe depuis toujours une scène jazz haïtienne portée par des artistes de talents », a fait savoir Kalinda Magloire.

La représentante de l’Ambassade du Canada admet cependant que les stations de radio haïtiennes accordent très peu d’importance à la diffusion de musiques jazz dans leurs programmations. « C’est pour remédier à cet état de fait qu’est née l’idée d’un tel festival, le premier qui n’est jamais été organisé à Port-au-Prince », a-t-elle précisé.

Chaque soir, le public aura droit à 4 spectacles. Le vendredi 9 mars 2007, ce sera au tour du Champ de Mars d’accueillir un grand concert de jazz où Ruthe London du Brésil, Mozayik d’Haïti, Tantra Jazz du Mexique et Buyu Ambroise d’Haïti auront à se faire apprécier, en plein air, par le public de Port-au-Prince.

Le « Port-au-Prince Jazz Festival » est voué à devenir un rendez-vous régulier sur la scène musicale haïtienne. Il sera accompagné d’activités parallèles, dont des séances de formation à l’écoute du jazz à l’intention d’un public restreint et des sessions de travail entre artistes invités et musiciens haïtiens confirmés et non confirmés.

Le premier Festival international de jazz de Port-au-Prince est co-organisé par trois institutions haïtiennes et cinq ambassades étrangères. Megan Larson-Koné de l’Ambassade des Etats-Unis, Ronald Cardoso (Brésil), le batteur haïtien Joël Widmaier ainsi que le représentant de l’Ambassade de l’Espagne étaient tous présents à cette conférence de presse lançant officiellement ce festival. [do apr 28/02/2007 13 :00]