P-au-P, 22 fév. 07 [AlterPresse] --- Les activités reviennent à leur cours normal ce jeudi 22 février 2007, après un long weekend de festivités carnavalesques au cours desquelles des centaines de milliers de personnes se sont données à cœur joie à travers danses, déguisements et autres défoulements, constate l’agence en ligne AlterPresse.
A Port-au-Prince, suite aux fatigues des trois jours gras (dimanche 18, lundi 19 et mardi 20 février), les entreprises commerciales (branches informelles, stations d’essence, supermarchés, etc.), les institutions publiques, les services divers, le transport en commun, retournent au traintrain quotidien, en attendant un retour aux préoccupations fondamentales, telles la sécurité publique, l’emploi, le coût de la vie.
Ecolières et écoliers sont moins nombreux qu’à l’accoutumée, car beaucoup d’établissements scolaires n’ont pas fonctionné, préférant faire le pont jusqu’au lundi 26 février.
« Certains professeurs ne se sont pas présentés ce 22 février en salle de classe », rapporte à AlterPresse un jeune écolier en uniforme.
« Il n’y a pas eu de cours pour l’une de mes filles, qui m’a été ramenée sur mon lieu de travail », souligne une mère de famille.
« Mes enfants, qui sont en kindergarten, sont en congé cette semaine. Ainsi, les ai-je gardés à la maison », informe une autre parente.
En début de matinée, les bouchons étaient peu visibles sur les artères généralement à grande circulation piétonnière et automobile.
La présence d’agents de circulation n’a pas été remarquée aux carrefours à circulation intense, contrairement à l’ordinaire. Cependant, des policiers nationaux montés sur des motocyclettes sont visibles en d’autres endroits.
Des citoyennes et citoyens rentrent au bercail après quelques jours de repos passés auprès de leurs familles en province. D’autres, économiquement pourvus, reviennent de séjour à l’étranger, dont en République dominicaine, au sujet de laquelle les véhicules faisant le trajet aller-retour Port-au-Prince/ Santo Domingo ont fait recette importante, tant la demande était élevée, d’après les informations obtenues par AlterPresse.
Pendant environ cinq jours, dans la capitale haïtienne, plusieurs jeunes filles et jeunes gens ont regagné, sans encombre, leurs demeures à l’aube du jour suivant, après des heures intenses de défoulements au sein d’une vague déferlante de personnes estimée à plusieurs milliers. Les boissons ont coulé à flot, les friandises et autres mets rapides ont été grandement consommés.
L’ambiance était au carnaval, à la danse, aux couleurs, aux masques et autres déguisements, à côté des messages de circonstance de prévention du Syndrome immuno-déficitaire acquis (SIDA), des appels à la réalisation de tests de dépistage de la maladie, de la mobilisation contre la violence faite aux femmes.
La population voulait respirer un autre air de sérénité après les turbulences d’insécurité, dont les actes de kidnapping, enregistrés à la fin de l’année 2006.
Les cas de banditisme ont diminué pendant l’intermède carnavalesque, excepté 3 morts et 700 blessés divers recensés à Port-au-Prince par l’unité « secours et urgence » du comité du carnaval 2007. Parmi les blessés, sont signalés deux policiers nationaux victimes d’un accident de circulation provoqué par un juge.
Plus d’une dizaine de personnes ont été blessées à l’occasion de la période carnavalesque en différentes villes de province, suivant les informations fournies par les correspondants de presse.
Tout au long du défilé carnavalesque dans la capitale haïtienne, des policiers nationaux assuraient la sécurité, sans la présence de casques bleus de la Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti (MINUSTAH).
Pendant la période carnavalesque, la police nationale d’Haïti (PNH) a procédé à de multiples interpellations de personnes soupçonnées d’implication dans des actes délictueux, notamment à Carrefour (périphérie sud de Port-au-Prince) et à la frontière de Ouanaminthe / Dajabon, dans le Nord-Est d’Haïti.
De son côté, la MINUSTAH a effectué une vingtaine d’arrestations à Cité Soleil (grande agglomération à la sortie nord de la capitale) dans le cadre de la poursuite de ses opérations de dépistage de bandits, qui devraient s’étendre, de concert avec la PNH, à Martissant (banlieue sud) où des gangs n’ont pas encore désarmé.
Ce jeudi 22 février 2007, à l’heure du bilan du Carnaval 2007 et des perspectives, de nombreuses citoyennes ainsi que de nombreux citoyens forment le vœu de voir le comité des festivités tirer leçon du défilé, en ce qui concerne la gestion du cortège et des questions environnementales par exemple, afin de pouvoir proposer aux autorités la nécessité de parvenir à une équipe de planification permanente des prochaines manifestations carnavalesques pour les années à venir sur tout le territoire national. [rc apr 22/02/2007 12 :00]