P-au-P, 15 Fév. 07 [AlterPresse] --- Les opérations menées par la police des Nations Unies (UNPOL), pour déloger les gangs dans les quartiers fragiles de Port-au-Prince, seront au centre des discussions, dans l’après-midi de ce jeudi 15 février 2007 au Centre de situation de l’Organisation des Nations Unies (ONU), au moment où le Conseil de Sécurité vient de renouveler pour 8 mois supplémentaires le mandat de la force onusienne en Haïti, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
François Dureau, du Département des opérations de maintien de la paix, et David Wimhurst, du Service de l’information de la Mission de Stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH), doivent participer à ces discussions par vidéoconférence, suivant les informations parvenues à AlterPresse.
La résolution 1743, adoptée ce jeudi 15 février 2007 à l’unanimité des quinze membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, demande à la force onusienne de "continuer à accroître le rythme de ses interventions en soutien de la police haïtienne, contre les bandes armées (...) pour restaurer la sécurité, notamment à Port-au-Prince".
Depuis décembre 2006 et janvier 2007, les opérations musclées des casques bleus se sont intensifiées à Cité Soleil (périphérie nord) dans l’objectif de démanteler, dans un premier temps, les gangs de Bélony dans le quartier de Bois Neuf et, dans un second temps, du chef de bande Evens (Ti Kouto) dans le quartier de Boston, toujours à Cité Soleil.
Aujourd’hui, le repaire du chef de gang, Evens, commence à être transformé en un centre de soins communautaires, selon la MINUSTAH.
Dans cette maison de luxe (qui contenait discothèque, salle de cinéma, etc.) où vivait Evens à Boston, « la population […] se voit offrir gracieusement des consultations médicales par les médecins et dentistes du contingent brésilien ».
Selon la MINUSTAH, l’objectif est de transformer l’ancienne base de gangs en centre communautaire.
« Nous sommes pour aider le peuple haïtien. Et cette aide ne peut être réalisée s’il n y a pas d’abord la sécurité et la paix. Voilà pourquoi nos opérations sécuritaires sont immédiatement suivies de notre assistance humanitaire », explique Claudio Barroso Magno Filho, Commandant du Contingent Brésilien de la force onusienne.
Rappelant l’objectif poursuivi avec les opérations sécuritaires, lequel consiste à ramener le calme et la paix dans le quartier afin de permettre le retour des activités sociales, le haut gradé militaire brésilien précise que maintenant la zone de Boston se trouve complètement sous le contrôle de la MINUSTAH.
Entre-temps, suite à un accord trouvé le soir du 14 février 2007 entre la Chine et les Etats-Unis d’Amérique, le Conseil de Sécurité des Nations Unies vient de prolonger, pour huit mois supplémentaires, c’est-à-dire au 15 octobre 2007, le mandat de la MINUSTAH expiré ce jeudi 15 février 2007.
« Nous avons été d’accord à ce que la prolongation soit de huit mois afin de maintenir leur présence dans le pays. Mais, nous appuyons la position exprimée par les pays amis d’Haïti concernant un renouvellement de douze mois », a déclaré Ben Shang, porte-parole adjoint des Etats-Unis aux Nations Unies.
La Chine s’était opposée, dans un premier temps, au projet de résolution, rédigé par le Pérou et prévoyant la prolongation de la Mission de l’ONU au 15 octobre. Des spécialistes en Relations Internationales ont assimilé cette position, préalable, de la Chine à un avertissement, celui de faire payer à Haïti le maintien de ses relations diplomatiques avec Taiwan.
Avant la résolution du Conseil de sécurité intervenue ce 15 février 2007, les Etats-Unis d’Amérique, le Canada, le Brésil, la France et la Grande-Bretagne, figuraient parmi les pays qui souhaitaient un prolongement du mandat de la MINUSTAH pour une durée de 12 autres mois dans la république caribéenne. [do rc apr 15/02/2007 9 :50]