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Haïti : Nette amélioration de la téléphonie mobile et de la télédensité, selon une étude de l’AHSI

P-au-P, 14 Fév.07 [AlterPresse] --- Une enquête du projet d’Accompagnement d’Haiti dans la Société d’Information (AHSI) auprès de 3071 ménages répartis dans treize villes haïtiennes révèle que la téléphonie cellulaire a considérablement amélioré la télédensité en Haïti au cours de l’année 2006, apprend AlterPresse.

La télédensité est le nombre de lignes téléphoniques, fixes et cellulaires confondues, par centaines ou par milliers d’habitants.

L’étude de l’AHSI, réalisée par le Bureau haitien de Recherche en Informatique et en Développement Economique et Social (BRIDES) et rapportée par le Réseau de Développement Durable d’Haiti (RDDH), indique que l’entrée en force du téléphone cellulaire dans le paysage communicationnel haïtien est fortement relevée. La présence du téléphone portable dans les ménages est environ deux fois et demie plus élevée que celle du téléphone fixe.

« Sur les treize villes enquêtées, la couverture globale mesurée est de 34,8% pour le fixe, contre 82,4% pour le cellulaire. Un ménage sur trois est donc couvert par le fixe, et plus de quatre ménages sur cinq par le cellulaire », écrit le RDHH.

Le projet AHSI, dont l’enquête 2006 mentionne la domination du portable d’un département à l’autre et d’une ville à l’autre, est mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Le seul cas particulier est Jérémie (Sud) où la présence du fixe est supérieure à celle du cellulaire, révèle l’enquête de l’AHSI. Encore que la différence de 5%, observée au moment de l’enquête, est suffisamment faible pour que la relation soit, peut-être aujourd’hui, déjà inversée.

L’écart favorable pour le portable le plus grand est enregistré au Cap-Haïtien (Nord), où le téléphone fixe est présent dans seulement 12,8% des ménages contre 88,2% pour le cellulaire.

Jacmel (Sud-est) est la ville la plus défavorisée avec une couverture nettement inférieure aux autres : 19,3% pour la téléphonie fixe et 49,1% pour la téléphonie cellulaire, et la ville des Cayes, la mieux desservie par le fixe, avant la zone métropolitaine, avec une couverture de 45,6%.

Cette suprématie du cellulaire apparaît aussi dans le taux d’équipements téléphoniques des ménages couverts. En moyenne, il est de 1,4 téléphone fixe par ménage contre 2,5 pour le cellulaire. Ce qui cadre bien avec l’engouement presque quotidiennement constaté devant les succursales des opérateurs de téléphonie cellulaire.

La fulgurante pénétration du téléphone portable est encore bien marquée dans les pratiques d’utilisation. Malgré la jeunesse de cette technologie en Haïti, les ménages y sont déjà plus habitués. Dans 82,7% des ménages sondés, on retrouve au moins un membre ayant une pratique d’utilisation du téléphone cellulaire, alors que ce taux n’est que de 47,3% pour le téléphone fixe.

Le téléphone jouit, auprès de 94,1% des sondés, d’une appréciation très positive et procure, chez 80% des ménages enquêtés, un bon niveau de satisfaction, quand il fonctionne.

L’article du RDDH conclut que c’est grâce à la téléphonie cellulaire que la technologie téléphonique est aujourd’hui considérée par les répondants comme le moyen numéro un d’information et de communication en Haïti, ex-aequo avec l’Internet. [do gp apr 14/02/2007 08:00]