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Jamaique : une demande de réparations à l’Angleterre

Une réponse au refus du Gouvernement Britannique

d’après Anthony Gifford

Extrait de The New West Indian

"Les raisons invoquées par le gouvernement britannique pour refuser de prendre en considération les demandes de réparations des Rastafaris Jamaïcains pour la traite négrière transatlantique et l’esclavage des Noirs, méritent toute notre attention.

Les réparations concernent des millions de citoyens répartis dans le monde entier et les arguments, pour ou contre les réparations, ne doivent pas être pris à la légère. La traite des Noirs a sans conteste criminellement appauvri le continent Africain. Elle a également été à l’origine du peuplement des îles de la Caraïbe telles que nous les connaissons aujourd’hui. Elle a été la cause d’une guerre civile et de conflits raciaux aux Etats-Unis. Mais elle a surtout considérablement enrichi les pays d’Europe. La richesse actuelle de l’Europe et de l’Amérique trouve son origine dans l’exploitation pendant plusieurs centaines d’années de millions d’Africains tenus en esclavage dans les colonies du Nouveau Monde.

Il nous faut donc rejeter l’affirmation selon laquelle "les gouvernements d’aujourd’hui ne peuvent pas être tenus pour responsables de ce qui s’est passé il y a 150 ans." Il ne peut y avoir prescription pour les crimes contre l’humanité. Si le gouvernement britannique a commis des atrocités au 17ème siècle dans des conditions telles que les Britanniques en bénéficient encore et que les Jamaïcains en souffrent toujours, alors moralement et légalement les Britanniques ont une dette vis à vis des Jamaïcains qui dépasse de très loin la dette extérieure de la Jamaïque telle qu’elle pourrait être définie par le FMI."