P-au-P., 09 fév. 07 [AlterPresse] --- Une nouvelle opération de la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti à Cité Soleil (nord de Port-au-Prince) s’est soldée ce 9 février par trois morts et sept blessés dont deux casques bleus, selon des témoignages concordants.
Cette opération visait à déloger du quartier de Boston les membres d’un puissant gang, contrôlé par le nommé Evans, qui prennent en otage tout ce secteur de la capitale haïtienne, indique la MINUSTAH. Selon la Mission ONUsienne, les activités criminelles de Evans vont du kidnapping aux meurtres.
La MINUSTAH déclare avoir pris le contrôle de trois endroits stratégiques du quartier de Boston. Parmi ces sites stratégiques figurent un bâtiment qui servait de centre des opérations criminelles des gangs et un autre que ces derniers utilisaient pour détenir leurs otages ou tirer sur les soldats de paix.
Cette opération, débutée à l’aube et qui a duré plusieurs heures, a mobilisé plus de sept cents casques bleus et une cinquantaine de chars blindés.
Selon la Mission ONUsienne, la nouvelle présence des casques bleus dans le quartier de Boston facilitera les patrouilles de la Police nationale d’Haïti, permettra au gouvernement de travailler sur place pour améliorer les conditions de vie de la population locale, stabiliser et reconstruire le quartier. Elle offrira enfin un accès aux organisations humanitaires et aux personnels des droits de l’homme.
Pendant que les casques bleus menaient leur opération à Cité Soleil, des riverains (des membres de la population civile) cherchaient à fuir le plus grand bidonville du pays alors que d’autres se voyaient interdire l’entrée. Des barbelés jonchaient la chaussée au niveau d’une partie de la route nationale numéro 1, limitrophe de Cité Soleil.
Des casques bleus et des agents de police anti-émeute haïtienne fouillaient au corps les riverains qui sortaient de Cité Soleil. Les familles qui fuyaient la poudrière, en ordre dispersé, et qui parvenaient à sortir effectivement du bidonville poussaient un houf de soulagement.
Alors que ces familles prenaient la sortie, d’autres riverains voulaient regagner leurs pénates, pour toutes sortes de raisons. Mais l’accès de la Cité leur était interdit. La patience allait vite faire place à l’énervement. Des protestataires ont, à l’aide de slogans amers, réclamé le départ d’Haïti de la MINUSTAH. Les casques bleus ont alors répliqué à coups de gaz lacrymogènes.
Dans une conférence de presse (donnée) la veille, le porte-parole adjoint de la MINUSTAH avait fait savoir que les bandits armés qui opèrent à la capitale haïtienne continuaient de recevoir du financement, des armes et des munitions. Jacques Simon n’avait toutefois pas révélé les secteurs qui financeraient ces activités criminelles en Haïti. [vs apr 09/02/07 20:55]