Español English French Kwéyol

Haïti-Sécurité publique : 700 militaires onusiens en opération à Cité Soleil

P-au-P, 09 fév. 07 [AlterPresse] --- Une nouvelle offensive de 700 militaires onusiens, utilisant 40 véhicules blindés et des hélicoptères, aurait causé 1 mort et 3 ou 4 blessés dans la matinée de ce vendredi 9 février 2007 à Boston, un des quartiers de la grande agglomération de Cité Soleil (sortie nord de la capitale), selon des informations rapportées à l’agence en ligne AlterPresse.

Entamée très tôt à l’aube du 9 février, cette opération viserait à intercepter l’un des dangereux chefs de gangs, dénommé « Evans », dans un secteur « volatile » que la force onusienne cherche à contrôler depuis décembre 2006.

Interrogés par des journalistes étrangers, des membres de gangs déclarent avoir été au courant de l’imminence de l’offensive et pris des dispositions pour faire front à la nouvelle attaque de la Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti (MINUSTAH).

A la mi-journée du vendredi 9 février 2007, entre 200 à 300 riverains ont entamé, dans le quartier de Boston, une manifestation contre la MINUSTAH, laquelle devait faire le point pour la Presse dans un « bâtiment bleu » récupéré par les militaires onusiens au cours du mois de janvier 2007.

Toujours est-il que les manifestations de partisans lavalas, comme celles du mercredi 7 février 2007, pour réclamer le retour physique dans la république caribéenne de l’ex-président Jean Bertrand Aristide, semblent se combiner à une recrudescence d’actes de kidnapping dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, diminués pour un temps en décembre 2006.

Depuis l’aube du 9 février, les habitants de Port-au-Prince entendent le vrombissement par intervalles d’hélicoptères sillonnant le ciel aux environs de Cité Soleil, où, dans la matinée du 8 février 2007, une responsable haïtienne de banque et son chauffeur avaient été enlevés, puis libérés dans la soirée.

Dans sa conférence hebdomadaire le 8 février 2007, la MINUSTAH s’alarmait de la force de frappe (armes, munitions et financement), encore détenue par les gangs de Cité Soleil qui continuent à riposter, de manière incroyable, aux opérations militaires onusiennes.

Les bandits armés qui opèrent à la capitale haïtienne continuent de recevoir progressivement du financement, armes et munitions, dont les provenances demeurent encore inconnues, révèle, ce jeudi 8 février 2007, Jean-Jacques Simon, porte-parole adjoint de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah).

« On a été victimes de plusieurs attaques, heureusement on n’a pas eu de blessés. Les gangs ont accès à des munitions incroyables », martèle Simon à l’occasion de la conférence de presse hebdomadaire de la Minustah, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Le porte-parole civil de la force onusienne en Haïti fait état d’une intensification, durant les semaines antérieures, d’attaques contre les casques bleus, à Cité Soleil (grand bidonville situé à la sortie nord de Port-au-Prince), où les présumés criminels se sont agglutinés pour mener leurs activités.

Pour une simple attaque, le porte-parole adjoint de la mission onusienne indique que les casques bleus ont reçu environ mille coups de feu.

« Cela veut dire que les gangs continuent à recevoir du financement » parce qu’ « ils ont encore accès à des munitions comme ils veulent ». [rc gp apr 09/02/2007 13 :00]