P-au-P, 8 Fév. 07 [AlterPresse] --- Les bandits armés qui opèrent à la capitale haïtienne continuent de recevoir progressivement du financement, armes et munitions, dont les provenances demeurent encore inconnues, révèle, ce jeudi 8 février 2007, Jean-Jacques Simon, porte-parole adjoint de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah).
« On a été victimes de plusieurs attaques, heureusement on n’a pas eu de blessés. Les gangs ont accès à des munitions incroyables », martèle Simon à l’occasion de la conférence de presse hebdomadaire de la Minustah, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Le porte-parole civil de la force onusienne en Haïti fait état d’une intensification, durant les semaines antérieures, d’attaques contre les casques bleus, à Cité Soleil (grand bidonville situé à la sortie nord de Port-au-Prince), où les présumés criminels se sont agglutinés pour mener leurs activités.
Pour une simple attaque, le porte-parole adjoint de la mission onusienne indique que les casques bleus ont reçu environ mille coups de feu.
« Cela veut dire que les gangs continuent à recevoir du financement » parce qu’ « ils ont encore accès à des munitions comme ils veulent », ressasse-t-il. Toutefois, Simon n’est pas en mesure de donner des précisions sur les secteurs qui financeraient ces « activités criminelles » dans le pays.
« On aimerait bien savoir » d’où viennent ces munitions (…) On a entendu certaines pistes, mais le plus important c’est de mettre un terme à leurs activités », fait-il savoir.
Le porte-parole adjoint de la Minustah conseille aux Journalistes de questionner, de préférence, la Police nationale d’Haïti (PNH) à ce sujet.
« Je pense que la PNH est plutôt en mesure de vous répondre » à ce sujet, insiste-t-il.
Jean-Jacques Simon attire aussi l’attention sur les manifestations organisées contre la Minustah. A son avis, les gangs armés utilisent des manifestants comme subterfuge pour exécuter leurs plans.
« Ils ont utilisé des enfants pour mener certaines actions », indique-t-il.
Le porte-parole adjoint de la Minustah note, par ailleurs, une diminution des cas d’enlèvements à Port-au-Prince tout en reconnaissant que la bataille n’est pas encore gagnée. Il souligne « des pas de géant dans le contexte actuel » et réaffirme du même coup l’engagement des forces de l’ordre de travailler à l’éradication du phénomène du kidnapping.
Jean-Jacques Simon et Massimo Toschi de la Section des droits de l’Enfant de la Minustah ont tous deux confirmé la libération, cette semaine, d’un enfant enlevé à Port-au-Prince. Cet enfant a été libéré sain et sauf par les agents de la sécurité, selon les explications de ces fonctionnaires onusiens.
Selon une dépêche de l’agence américaine The Associated Press, deux agents du Federal Bureau of Investigation (FBI) sont arrivés, le 6 février 2007 à Port-au-Prince dans l’objectif de libérer un missionnaire américain enlevé dimanche à Croix-des-Bouquets (à une trentaine de kilomètres au nord-est de la capitale).
Nathan Jean-Dieudonne, 58 ans, est un citoyen américain d’origine haïtienne. Il a été kidnappé alors qu’il était en compagnie de trois autres personnes qui revenaient de l’église dans la banlieue de la Croix-des-Bouquets.
Interrogé sur la présence, en Haïti, de ces agents du FBI, Jean-Jacques Simon se garde de tout commentaire, arguant avoir entendu la nouvelle par voie de presse. [do rc apr 08/02/2007 14 :20]