P-au-P., 28 juin. 03 [AlterPresse] --- Le nouveau chef de la police haïtienne est une femme. Me. Jocelyne Pierre, qui occupait à date la fonction de doyen du tribunal civil de Port-au-Prince, a pris investiture ce 28 juin 2003. Elle vient combler le vide suscité par la démission et le départ pour l’exil de son prédécesseur Jean Robert Faveur le 21 juin dernier.
Le nouveau patron de la PNH promet de changer l’image de l’institution policière. Son installation s’est déroulée en l’absence très remarquée des représentants de la mission spéciale de l’Organisation des Etats Américains (OEA) en Haïti.
Me. Pierre compte à son actif une expérience de moins de vingt-quatre heures au sein de la police. Elle a été transportée précitamment par hélicoptère le 27 juin à Fort Liberté pour être installée comme directrice départementale de la police pour le Nord’Est. Le magistrat a été ramené le lendemain à Port-au-prince pour être investi, sans tambour ni trompette, comme directrice générale de la PNH.
Le pouvoir lavalas a déjà recouru à maintes reprises à de tels procédés qui sont généralement très mal vus par différents secteurs de la société haïtienne et de la communauté internationale, souhaitant que les nominations et promotions se fassent sur les bases de la compétence et de l’ancienneté, comme l’exigent d’ailleurs les articles 141 de la charte fondamentale et 60 des règlements de la PNH.
L’ancien sénateur Samuel Madistin a qualifié d’iinconstitutionnelle l’investiture de Me. Jocelyne Pierre et fait savoir que celle-ci n’a ni qualité ni autorité pour occuper une telle fonction.
La nomination de Jean Robert Faveur, le 6 juin 2003, à la tête de la PNH était perçue par plus d’un comme une avancée certaine, vu que l’ancien patron de la police a fait carrière au sein de l’institution.
Deuxième lauréat de sa promotion en 1996, monsieur Faveur a occupé des postes de responsabilités au sein de la police dans les différents départements du pays.
Dans une intervention devant le conseil permanent de l’OEA le 26 juin, le représentant permanent des Etats-Unis à l’organisation hémisphérique, Roger Noriéga, s’est interrogé sur la capacité du gouvernement haïtien à garantir la sécurité de la population et de l’opposition démocratique en particulier, vu qu’il n’a pas su le faire pour un ancien chef de la police.
La mise en place d’un nouveau leadership au sein de la PNH en vue de ramener la confiance pour la tenue d’élections en Haïti est, rappelons-le, l’une des principales exigences de la communauté internationale.
Noriéga a réitéré la mise en garde du secrétaire d’Etat Colin Powell relative à une éventuelle ré-évaluation du rôle de l’OEA en Haïti si d’ici septembre les conditions de sécurité nécessaires ne sontpas réunies. [vs apr 28/06/2003 19:00]