P-au-P, 31 Janv. 07 [AlterPresse] --- Les troupes onusiennes déployées en Haïti vont intensifier leurs opérations afin d’éradiquer les activités criminelles des bandes armées qui font la loi dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, informe l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans un communiqué.
Cette nouvelle disposition de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah) fait suite à une réunion tenue, le 28 janvier 2007, entre le général brésilien Carlos Alberto Dos Santos, nouveau commandant militaire de la force onusienne, et les chefs du contingent népalais stationnés dans la capitale haïtienne, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Ce mercredi 31 janvier 2007, une opération est en cours à Cité Soleil, après l’offensive déclenchée la semaine dernière ayant permis aux troupes onusiennes de récupérer un bâtiment stratégique à l’entrée de ce vaste bidonville situé à la sortie nord de la capitale.
Lors de la rencontre du 28 janvier, le général brésilien a donné des ordres à ses hommes concernant le lancement de plusieurs opérations par semaine ayant pour cible les chefs de bande et leurs activités criminelles à Port-au-Prince.
Quelques 350 soldats népalais supplémentaires doivent être progressivement déployés dans le pays. Les premiers soldats de ce nouveau contingent de maintien de la paix, dont le déploiement devrait être achevé d’ici au début de mars 2007, sont déjà arrivés à Port-au-Prince, selon les Nations Unies.
Un bataillon d’infanterie légère sera utilisé lors des opérations à Port-au-Prince dans le cadre de l’objectif de la Minustah visant à intensifier sa lutte contre les bandes criminelles qui opèrent dans la capitale.
Ces dispositions de la MINUSTAH, qui font suite au feu vert donné par les autorités nationales de sévir contre les gangs, surviennent dans un contexte de discussions au Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le renouvellement de la force onusienne, déployée depuis juin 2004 en Haïti et dont le mandat expire le 15 février 2007.
Les nouvelles dispositions onusiennes, contre les gangs armés, tombent également dans une atmosphère de regain d’agressions ciblées sur des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH).
Entre le 25 et le 30 janvier 2007, quatre (4) policiers nationaux, dont trois ont succombé de leurs blessures par balles, ont été attaqués par des inconnus armés, qui ont eu le temps de prendre la fuite.
Dans la soirée du mardi 30 janvier, Jean-Paul Théodate, affecté à l’Unité de sécurité générale du Palais National (USGPN), a été atteint d’une balle à l’épaule à son domicile dans le quartier populaire de Poste-Marchand (centre de la capitale). L’état de santé du policier Théodate, issu de la XVI e promotion de la PNH, n’inspirait aucune inquiétude, rapporte la station privée Radio Kiskeya citant des sources policières.
En revanche, un voisin du policier a été tué de plusieurs projectiles au cours de la même agression.
Dans l’après-midi du dimanche 28 janvier, le policier Kendy Jean-Baptiste (Hanky), membre du Corps d’intervention et de maintien de l’ordre (CIMO, une des unités spécialisées de la PNH) et issu de la XV e promotion de l’institution policière, a été tué par balles entre Fontamara 27 et 29 (banlieue sud).
Tôt dans la matinée du 25 janvier 2007, Ronald Blanchard, membre de la onzième promotion de la PNH, a été assassiné par des inconnus armés à Brochette 97 alors qu’il assurait la régulation du trafic automobile. Dans la soirée, Harold Saintil, agent I de la XVIIe promotion de l’institution policière, a été tué de deux balles à la tête à Martissant 7, tandis qu’il regagnait sa demeure.
Selon des correspondants de presse, Sony Blanchard, présumé assassin de Ronald Blanchard a été appréhendé, au cours du week-end écoulé, à Jacmel (Sud-Est) par des policiers nationaux.
Parallèlement, les députés mettent la pression sur le Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) afin de parvenir à la révocation du principal responsable de la Direction centrale de la police administrative (DCPA), Jean Saint-Fleur. L’Inspecteur général Jean Saint-Fleur est accusé d’avoir molesté, le vendredi 12 janvier 2007, le député des Baradères (Sud-Ouest d’Haïti), Michelet Casimir, qui roulait dans une voie à sens unique, au centre-ville de la capitale.
Les actes criminels connaissent, ces derniers jours, une certaine recrudescence à la capitale haïtienne après une brève accalmie, enregistrée depuis la fin de l’année 2006, suite à des dispositions sécuritaires mises en place par les autorités concernées.
Quelques 539 personnes sont mortes de la violence armée à Port-au-Prince en 2006, avec un pic en décembre, indique un rapport de la commission nationale épiscopale de l’église catholique romaine, Justice et Paix (JILAP), daté du 23 janvier 2007.
Pendant les trois derniers mois de l’année dernière, « la plupart des victimes sont tombées dans les quartiers de Martissant / Grande Ravine / Bolosse [NDLR : périphérie sud de la capitale] et la zone de Cité Soleil [NDLR : périphérie nord de Port-au-Prince].
Au cours des mois de novembre et de décembre [2006], la police et la Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) sont devenues plus actives dans la lutte contre le banditisme ; leurs actions font des victimes, ce qui ne signifie nullement que toutes les victimes seraient des bandits », lit-on dans ce rapport, dont une copie est parvenue à l’agence en ligne AlterPresse. [do rc apr 31/01/2007 10 :00]