Par Wooldy Edson Louidor
De notre envoyé spécial
Marigot (Haïti), 31 janv. 07 [AlterPresse] --- « La terre aux paysans qui la travaillent, la protègent et la reboisent ».
Tel est l’axe transversal d’un séminaire organisé, du 28 au 31 janvier 2007, par la Plateforme d’Agroécologie de Développement Durable (PADED) au Centre de Formation Bois Tomas (CFBT) à Marigot (Sud-Est d’Haïti), constate l’agence en ligne AlterPresse.
Environ 50 personnes, majoritairement des ingénieurs-agronomes et des techniciens en agriculture, provenant des départements de l’Ouest, du Nord-Est, du Nord-Ouest, du Centre, du Sud et du Sud-Est, participent à ce Séminaire organisé autour du thème : « Accès à la terre, sécurité foncière et participation paysanne ».
Cette formation entend « atteindre une vision globale de la situation agraire, de la population rurale et de l’utilisation de la terre en Haïti, ainsi que des politiques publiques relatives à la question agraire ».
Elle vise aussi à dresser « un inventaire des situations rencontrées dans les différentes régions et zones d’intervention, ainsi que des expériences des institutions membres de ladite plateforme ».
Tout en voulant « construire une vision commune sur les problèmes posés et chercher des pistes de solution au niveau des zones d’intervention », elle aspire à articuler « une réflexion sur les contours d’une réforme agraire agroécologique en Haïti et à dégager une stratégie commune d’action ».
Coordonné par deux cadres d’organisations membres de la PADED, en l’occurrence Jean Marie Louis, directeur général du Groupe d’Appui au Développement Rural (GADRU), et Antoine Blaise Télémaque, responsable du programme « Agriculture et Environnement » de CARITAS Haïti, ce séminaire se développe suivant une méthodologie consistant à articuler des exposés, réalisés par des experts en agriculture et assortis de travaux en équipe et de débats en plénière entre les expositeurs et les participants.
A quels secteurs appartient la majorité des terres en Haïti : L’Etat, les églises, les « grands dons » (propriétaires absentéistes possédant des latifundia), les paysans ? Est-ce que les paysans possèdent de bonnes terres pour travailler ? Ont-ils la possibilité de les rendre vraiment productives et rentables ? Où se trouvent les terres appartenant à l’Etat ? Comment peut-on reconnaître qu’une terre est du domaine privé de l’Etat ? Quelle institution étatique dispose des registres légaux de ces terres ? Laquelle a le contrôle du domaine privé de l’Etat : la Direction Générale des Impôts, l’Office National du Cadastre, les Mairies, etc.?
Ce sont, entre autres, quelques questions pertinentes soulevées par les participants après un exposé spécifique, le lundi 29 janvier 2007, de Bernard Ethéart, directeur de l’organisme étatique haïtien « L’Institut National de la Réforme Agraire » (INARA).
Fondée en 2001, la PADED a pour mission fondamentale de réaliser un « accompagnement valable et efficace des paysans » en leur donnant des conseils techniques, des matériels végétaux et en formant des agriculteurs et éleveurs d’animaux, entre autres activités.
La PADED regroupe 18 organisations, dont GADRU, CARITAS et autres organisations non gouvernementales (ONG) impliquées dans des projets et programmes à caractère agroécologique. [wel rc apr 31/01/2007 0 :00]