P-au-P, 30 Janv. 07 [AlterPresse] --- Le mandat de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah) serait sur le point d’être renouvelé pour une durée d’une année supplémentaire, selon le vœu exprimé, le lundi 29 janvier 2007, par le chef civil de cette mission, le diplomate guatémaltèque Edmond Mulet.
Devant le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Mulet a plaidé en faveur du maintien des troupes onusiennes en Haïti, arguant que la violence et les problèmes liés au manque d’institutions persistent encore dans ce pays des Caraïbes.
Le chef civil de la Minustah a toutefois identifié des signes encourageants qui pourraient, selon lui, faire une grande différence dans ce pays. Il a particulièrement insisté sur certaines avancées enregistrées dans les domaines de la stabilité politique et de la sécurité.
Le mandat de la Minustah doit prendre fin le 15 février 2007.
Dans son dernier rapport, avant de céder sa place au sud-coréen Ban Ki-Moon, l’ex Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, avait fait des recommandations concernant le maintien des forces de l’ONU en Haïti.
Une première réunion du Conseil de sécurité autour de cette question, programmée pour le 18 janvier 2007, n’a pas eu lieu, et aucun motif n’a été signalé en ce qui a trait au report de cette rencontre.
Au Conseil de sécurité des Nations Unies, des questions se posent sur le risque ou non d’un veto de la Chine pour le renouvellement du mandat de la Minustah, en raison du conflit opposant la Chine continentale à son pays voisin, Taïwan, qui semblerait bénéficier de l’appui de la République d’Haïti pour l’éventualité d’une admission au sein des Nations Unies.
La présidence haïtienne devrait acheminer une lettre de mise au point à la Chine, suivant les informations rapportées la semaine dernière par le quotidien privé haïtien « Le Nouvelliste ».
Interrogés par la Presse le 25 janvier 2007 à la conférence hebdomadaire de la mission onusienne, les porte-parole de la Minustah n’ont pas voulu se prononcer là-dessus, confirmant seulement la participation du chef civil onusien à une rencontre le 29 janvier avec les membres du Conseil de Sécurité.
Devant la presse, ce 29 janvier 2007, Edmond Mulet a indiqué que la situation en Haïti demeurait difficile, mais a affirmé que l’année 2006 avait été porteuse d’espoir.
Le diplomate a surtout mis l’emphase sur le succès des élections de février 2006 ayant conduit à l’établissement du gouvernement du président René Garcia Préval et du Premier Ministre Jacques Édouard Alexis.
Le bon déroulement de ces compétitions électorales (février, avril et décembre 2006) s’explique par la détermination de la population à faire avancer le processus démocratique, selon le responsable civil de la Minustah.
Edmond Mulet a, de plus, indiqué que la sécurité et la réforme du système judiciaire constituaient deux des piliers les plus importants de la stabilité du pays, et, dans ce cadre, il a mis en avant les efforts, menés avec le Ministère haïtien de la justice, pour résoudre le problème des prisonniers détenus sans dossier, depuis des années.
Par ailleurs, le chef civil de la Minustah a noté que la situation en matière de sécurité à Port-au-Prince demeurait précaire en raison des activités de gangs, dont la violence est motivée par le gain économique et le contrôle de quartiers. Il a souligné que ces gangs avaient notamment profité du redéploiement à travers tout le pays, des troupes de la Minustah, à la mi-novembre 2006, en raison de la tenue des élections municipales et locales, pour intensifier leurs activités.
« La situation s’est améliorée depuis, a-t-il fait valoir, et nous travaillons avec le Président Préval pour arrêter les leaders de ces gangs ».
Dans cette perspective, Mulet s’est notamment félicité du renforcement de la coordination avec les forces de sécurité.
Tout en rappelant que le Président Préval avait dénoncé le problème du trafic de drogues en Haïti, qui est un pays de transit, Edmond Mulet a précisé que la lutte contre le trafic de drogues ne faisait pas partie du mandat de la Minustah, mais a estimé que la communauté internationale devrait être instruite de ce problème qui menace la stabilité du pays. [do rc apr 30/01/2007 9 :30]