Actualisé le 29 janv. 06 à 08 :40
P-au-P, 26 Janv. 07 [AlterPresse] – Diverses manifestations culturelles, spécialement artistiques, sont annoncées pour ce samedi 27 janvier 2007, en hommage au célèbre peintre haïtien Jean-Claude Garoute, dit Tiga, décédé d’un cancer généralisé, le 14 décembre 2006, à l’âge de 71 ans, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Les cendres de Garoute, qui a rendu l’âme dans un hôpital aux Etats-Unis d’Amérique, seront rapatriées ce 27 janvier.
Paskal et Klode Garoute, deux des quatre enfants du chef de file du « Mouvement Saint-Soleil », sont déjà arrivées à Port-au-Prince en provenance des Etats-Unis d’Amérique.
« Le 27 janvier 2007 est une journée consacrée à l’artiste, à l’esprit vivant de l’artiste. Nous pensons que ces rayons de soleil, que Tiga a apportés dans notre vie culturelle ici, dans notre vie d’hommes tout court, vont continuer à illuminer le travail culturel que nous devons faire pour remettre Haïti sur la carte du monde », précise le peintre, sculpteur et dessinateur haïtien Philippe Dodard.
Vu l’aspect multidimensionnel et philosophique des œuvres de Tiga, Philippe Dodard indique que ces activités, qui consistent en des expositions d’œuvres du Peintre « Saint Soleil », doivent se tenir simultanément dans différentes galeries d’art et au Musée d’art haïtien du Collège Saint-Pierre.
Chaque exposition aura un caractère différent, selon Dodard qui intervenait à l’Institut français d’Haïti, ce 26 janvier dans le cadre d’une conférence de presse.
Tout en soulignant les multiples facettes de Jean-Claude Garoute et son apport à la propagation de l’art haïtien, Philippe Dodard croit que « c’est par la culture que nous pouvons maintenant redorer le blason d’Haïti ».
A travers ces activités-hommage, « nous visons à présenter Tiga dans toutes ses dimensions », a fait savoir Ginette Chérubin, ancienne Ministre à la condition féminine (MCFDF), qui a côtoyé le peintre défunt.
« Tiga était un artiste, connu surtout pour être peintre, mais il a touché à d’autres arts : la céramique, la musique, la danse, la peinture, le théâtre », rappelle-t-elle.
Membre du comité des activités en hommage à Tiga, Ginette Chérubin estime que Tiga était à la fois un philosophe, un animateur et un éducateur.
« Je dis que Tiga, c’est le soleil éclaté. Tiga est parti, mais nous savons qu’il est toujours avec nous », affirme l’ancienne titulaire du MCFDF.
Né à Port-au-Prince le 9 décembre 1935, Jean-Claude Garoute a grandi à Jérémie (Grande Anse, Sud-Ouest d’Haïti) jusqu’à l’âge de six ans, avant de s’installer à Port-au-Prince où il débuta sa carrière de peintre.
« On ne peut pas parler de Tiga sans se référer aux expériences qu’il a faites à Saint Soleil », pense la Galeriste Michèle Frisch de la Fondation Culture Création et de la Galerie Marassa.
A Soisson-la-Montagne, dans les hauteurs de Kenscoff (à l’est de Port-au-Prince), Tiga a entrepris avec d’autres peintres, en 1970, la construction d’un atelier sur un terrain qu’ils avaient acheté. Tiga a cultivé des relations étroites avec les ouvriers et les paysans du coin.
A sa mort, ses quatre fils et filles n’entendent pas jeter l’éponge.
Une fondation dénommée Aliatiga, qui regroupe les enfants (vivant en terre étrangère) de Jean-Claude Garoute, est déjà lancée aux USA.
« Nous avons des projets autour du travail de notre père. Le travail de Tiga va continuer », souligne Paskal Garoute, attablée à côté de Philippe Dodard à l’occasion de cette conférence de presse le 26 janvier.
Même au soir de sa vie, « Tiga disait des choses en paraboles, il savait qu’il allait mourir », témoigne Paskal Garoute.
Une autre activité en mémoire du roi « Saint-Soleil », qui aura lieu au début du mois de mai 2007, sera clôturée par une grande manifestation artistique et culturelle qui se tiendra le 13 du même mois à Soisson-la-Montage, informe Paul-Élie Lévy, directeur de l’Institut français d’Haïti.
Les institutions partenaires de ces activités en mémoire de Tiga sont : la Fondation Culture Création, le Musée d’art haïtien du Collège Saint-Pierre, le Centre d’Art, Galerie Marassa, Galerie Nader, la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL), Amicale des Artistes plasticiens, le Centre Pétion Bolivar, la Fondation de Recherches Iconographiques, le Service de coopération culturelle de l’Ambassade de France, ainsi que la Commission de l’Union européenne en Haïti.
Un comité constitué de représentants de ces organismes assure la coordination de ces manifestations. [do rc apr 26/01/2007 13 :55]