P-au-P, 23 Janv. 07 [AlterPresse] --- Le sud-coréen Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies, a évoqué, le lundi 22 janvier 2007, la nécessité de prévenir la propagation des arsenaux nucléaires et d’accélérer la réduction des stocks d’armement actuels un peu partout dans le monde.
Même si 1% seulement du montant [de plus d’1,200,000.00 milliard de dollars utilisés aujourd’hui dans les dépenses militaires à travers le monde] était consacré au financement du développement, il y aurait de bien plus fortes chances de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », relève le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Ban Ki-Moon, à l’ouverture le 22 janvier de la conférence sur le désarmement à Genève (Suisse).
Dans le texte de la déclaration parvenue à AlterPresse, Ban Ki-Moon signale que « cette somme incroyable représente 2.5% du produit intérieur brut mondial. Si seulement 1% du PIB était redistribué pour le développement, nous pourrions atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement ».
Le Secrétaire général des Nations Unies appelle la communauté internationale à stopper la production de matière fissile et à adopter un traité sur l’utilisation de la matière fissile pour les armes nucléaires.
« Maintenir le moratoire sur les tests nucléaires est aussi très important », dit-il, tout en estimant que le moratoire devrait « rester en place au moins jusqu’à ce que le traité sur l’interdiction des essais nucléaires entre en vigueur » et demandant aux États qui ne l’ont pas encore fait de signer le traité.
Ban Ki-Moon espère que la conférence 2007 sur le désarmement progressera dans son agenda. À l’issue de sa session de 2006, et pour la huitième année consécutive, la Conférence sur le désarmement n’était toujours pas parvenue à un accord sur un programme de travail.
Le désarmement en Haïti, un dossier brûlant
En Haïti, le désarmement des groupes illégalement armés reste une question pendante au moment où les Nations Unies expriment leurs préoccupations. Quelques 200, 000 armes à feu sont en circulation dans ce pays, selon une étude réalisée, en 2005, par l’organisme Small Arms Survey en Haïti.
Selon cette étude, les actions de désarmement effectuées dans cette république caribéenne ont été bien moins efficaces, contrairement à ce qui était escompté. Entre mars et octobre 2004, les forces de sécurité étrangères déployées en Haïti ont récupéré environ 200 armes.
Malgré des campagnes de désarmement forcé, la création de postes de contrôle et divers programmes non coercitifs, le gouvernement de transition [NDLR : mars 2004 – juin 2006] et les Nations Unies ne sont pas parvenues à ponctionner de grandes quantités d’armes légères.
A date, la Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion (CNDDR), instituée par les autorités haïtiennes de concert avec les Nations Unies et dont l’actuelle composition a suscité des remous dans la société haïtienne, n’a pas donné de résultats satisfaisants.
Formée sur une base sectorielle, cette commission avait pour rôle d’appliquer la politique du gouvernement en matière de désarmement, coordonner les actions des institutions impliquées dans le dossier et gérer les relations du gouvernement avec la communauté internationale sur cette question.
De temps à autre, la Police Nationale d’Haïti (PNH) et la Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) exhibent quelques armes récupérées des mains de personnes interpellées dans le cadre de la lutte contre le banditisme.
D’aucuns évoquent des circuits parallèles, profitant des faiblesses institutionnelles dans la surveillance des côtes et frontières nationales pour faire entrer un nombre indéterminé d’armes de différents calibres sur le territoire national.
Une enquête, conduite fin 2005 en Haïti par une organisation internationale, a confirmé l’existence d’un trafic d’armes en divers points frontaliers avec la République dominicaine.
Les autorités haïtiennes ne semblent pas s’inquiéter de l’apparence de prolifération d’armes dans les régions du pays.
Cependant, le vendredi 19 janvier 2007, à l’initiative de la Commission Justice et Sécurité Publique du Sénat, un débat sur la réglementation du port d’armes et de munitions a eu lieu à l’est de la capitale. Les résolutions issues de la journée de réflexion ainsi que les propositions de lois y relatives, notamment sur une gestion appropriée des armes en circulation sur le territoire, ne sont pas encore connues.
L’absence de dispositions réglementaires, associée au trafic illégal d’armes, contribuerait grandement à la détérioration du climat de sécurité et à la violence entretenue par les gangs et autres groupes criminels, aux yeux d’observateurs avisés.
Certaines armes de guerre, saisies en décembre 2006 dans un blindé onusien, ont été récemment remises à la MINUSTAH par des bandes armées de Cité Soleil (grande agglomération populaire à la sortie nord de Port-au-Prince, dont des quartiers continuent d’être sous l’emprise de gangs.
Mais, dans la banlieue sud de la capitale, sur les hauteurs de Martissant, des groupes criminels sèment encore la terreur avec leurs armes, tuant impunément et obligeant beaucoup d’habitants à fuir leurs domiciles. Plusieurs établissements scolaires restent fermés face à la violence armée sur les hauteurs de Martissant.
En attendant la mise en place d’un plan « officiel » de désarmement véritable, tous les chefs de police et de l’armée de la région, dont le commandant en chef de la PNH, Mario Andrésol, participent, à l’initiative de l’ONU, à un symposium sur la sécurité et la gestion des conflits, du 22 au 26 janvier à Columbia University aux Etats-Unis d’Amérique, indique la station de radiodiffusion privée Signal FM.
Entre-temps, aucune information ne filtre sur le devenir de la quantité importante d’armes distribuées par le régime lavalas à ses partisans, avant la chute de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide le 29 février 2004.
Quelques semaines après février 2004, une cargaison d’armes, commandées par l’ancien régime lavalas et en provenance de l’Afrique du Sud, a été signalée à la Jamaïque, sans qu’aucune suite n’ait été donnée officiellement quant à leur réquisition par le régime de transition. [do rc apr 23/01/2007 10 :55]