Limonade (Haïti)., 18 janv. 2007 [AlterPresse] --- Les producteurs de lait de Limonade (Nord) lancent une mise en garde sur l’éventualité d’un conflit terrien dans la zone, à cause de l’attitude de la Direction générale des impôts (Dgi), qui tarde à se conformer à un accord d’occupation régulière de terres de l’État, signé avec l’Institut national de la réforme agraire (Inara).
« La Dgi refuse (…) d’émettre les bordereaux d’affermage agricoles » au bénéfice de 240 paysans éleveurs sur 612.87 hectares, alors qu’un accord a été trouvé avec l’Inara, en mars 2004, pour l’occupation de ces terres, qui font partie du domaine de l’État, dénoncent les paysans, dans une documentation parvenue à AlterPresse.
Un début de mobilisation est observé à Limonade, où les paysans ont organisé, le 14 janvier 2007, un rassemblement pour faire entendre leurs revendications.
Ils relèvent que la Dgi « continue à autoriser de nouvelles personnes, étrangères à la zone, à s’établir sur les mêmes parcelles identifiées par l’Inara comme terrains occupés par des paysans-éleveurs producteurs de lait ».
Ce qui risque, selon eux, de déboucher sur un conflit.
Les paysans soulignent « une contradiction flagrante » entre les entités étatiques impliquées dans ce dossier.
Ils rappellent ainsi que, le 19 janvier 2006, le ministre de l’Agriculture d’alors, Philippe Mathieu, avait annoncé, par memorandum aux paysans-éleveurs bénéficiaires, que l’Inara est autorisée à signer avec chacun d’entre eux, « des contrats officiels d’occupation ».
L’Association des producteurs de lait de Limonade (Apwolim) réclame « l’intervention directe » du chef de l’État, René Préval, ou du Premier Ministre, Jacques Édouard Alexis, dans ce dossier et alerte l’opinion nationale et internationale « devant les risques d’éclatement d’un conflit artificiellement provoqué (…) par les fonctionnaires de la Dgi ».
L’Apwolim exige que l’accord de mars 2004 soit respecté ainsi que les contrats individuels, signés, en 2006, entre l’Inara et les producteurs de lait.
Selon l’association, seuls l’Inara et le Ministère de l’Agriculture doivent être reconnus comme « instances habilitées à gérer la distribution des terres de l’État à vocation agricole. Le rôle de la Dgi n’est que d’émettre les bordereaux et de percevoir les impôts et contributions ».
Sur un plan plus général, les paysans souhaitent l’établissement d’un plan d’aménagement du territoire, la protection des terres agricoles et la participation des producteurs agricoles à la planification de leur mise en valeur. [gp apr 18/01/2007 18:00]