P-au-P, 17 Janv. 07 [AlterPresse] --- Les autorités haïtiennes ont renouvelé le 16 janvier 2007 leur engagement de faciliter l’accès à l’éducation et à la formation
professionnelle aux filles et femmes haïtiennes, une fraction qui représente 52%
de la population totale du pays.
Un protocole d’accord sur l’égalité des chances en matière scolaire a été signé au Ministère à la condition féminine et aux droits des
femmes (MCFDF) entre la titulaire de cette entité, Marie Laurence Jocelyn
Lassègue, et son homologue du Ministère de l’Education nationale et de la
formation professionnelle (MENFP), Gabriel Bien-Aimé, a constaté un Journaliste
d’AlterPresse.
Ce protocole paraphé par les deux ministres vise à formaliser des séances de
travail pour un échange permanent entre les deux partenaires en vue de la prise de
certaines décisions favorables à l’amélioration du système scolaire haïtien au
bénéfice des deux sexes.
Le Ministre Gabriel Bien-Aimé dit reconnaître
qu’il existe, au niveau du système éducatif haitien, des pratiques discriminatoires à l’égard des femmes qui méritent
d’être corrigées au plus vite.
« Nous prenons l’engagement de corriger ces erreurs. Dans nos manuels scolaires,
les garçons sont supérieurs ; ce sont des choses qui nous dépassent et qui
méritent d’être corrigées », a reconnu Gabriel Bien-Aimé.
Le Ministre de l’éducation fustige le comportement de certains enseignants qui
utilisent leur pouvoir à des fins malhonnêtes, dont l’exploitation sexuelle des
écolières. « C’est une discrimination évidente, nous devons la combattre, nous
devons l’éliminer », a martelé le titulaire du MENFP.
En tant que Ministre de l’éducation et de la formation professionnelle, Gabriel
Bien-Aimé estime qu’il est du devoir des autorités de l’Etat de donner aux femmes
la même chance que les hommes d’apprendre un métier pour assurer leur avenir.
« Au même titre que les hommes, nous devons comprendre que les femmes ont une
aptitude pour la technique, pour la formation professionnelle. Nous devons
faciliter leur épanouissement dans ce domaine. C’est nos droits et nos devoirs de
les accompagner dans cette voie », a lancé le Ministre Bien-Aimé qui estime qu’
« on ne peut parler de refondation de l’Etat haïtien sans la participation des
femmes ».
Le protocole du 16 janvier 2007 permettra aux deux parties de corriger les
discriminations de genre constatées dans le secteur éducatif, comme le traitement
différencié selon le sexe, un curriculum reproduisant les schémas stéréotypés, le
viol et le harcèlement sexuel.
« Le protocole est important pour une meilleure harmonisation de la société
haïtienne. Nous devons passer de la parole aux actes », a pour sa part indiqué la
Ministre Marie Laurence Jocelyn Lassègue.
La titulaire à la condition féminine dit constater qu’après le baccalauréat, le
pourcentage d’hommes à atteindre ce niveau est plus élevé que celui des femmes. Un
écart qui mérite d’être corrigé, selon la militante féministe devenue Ministre.
Des dispositions vont être prises pour octroyer des bourses d’études aux filles
nécessiteuses et pour faciliter l’intégration des femmes dans des activités leur
permettant d’avoir accès à un métier non traditionnel.
Marie Laurence Jocelyn
Lassègue parle également de la refonte des manuels scolaires pour l’élimination du
sexisme et de la réalisation d’émissions sur des thèmes variés à la Radio
Educative, dont le siège se trouve au Ministère de l’éducation nationale.
Un comité permanent facilitant l’échange entre les deux ministères sera institué
pour assurer le suivi de ce protocole de partenariat. [do gp apr 17/01/2007 05 :00]