P-au-P, 5 Janv. 07 [AlterPresse] --- La rentrée scolaire de janvier 2007, pour le second semestre de l’année académique, s’annonce comme un défi au plan sécuritaire pour les forces de l’ordre nationales et internationales face aux menaces ou craintes de troubles de la part de bandits apparemment traqués depuis fin décembre 2006 par les autorités, observe l’agence en ligne AlterPresse.
L’actuel gouvernement, soutenu par la force onusienne, devra alors démontrer sa capacité de rétablir l’ordre dans le pays à partir de la semaine à venir, selon des analystes qui mesurent les marges de manœuvres de l’équipe au pouvoir par-devant le Parlement, dont plusieurs membres se déclarent insatisfaits de la gestion réalisée depuis l’investiture des nouveaux ministres le 9 juin 2006.
Les forces nationales et internationales ont démarré, fin décembre 2006, une opération pour débusquer les bandits, y compris les kidnappeurs, dans divers quartiers de la capitale et les villes de province, où de nombreuses arrestations ont été déjà effectuées.
Des mesures de sécurité sont déjà arrêtées par les forces de l’ordre pour garantir la réouverture des classes, le 8 janvier 2007, sur toute l’étendue du territoire haïtien, informe un communiqué de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) parvenu à l’agence en ligne AlterPresse.
Ce plan de sécurité a été mis en place conjointement par la MINUSTAH et la Police Nationale d’Haïti (PNH) en prévision de la reprise des activités scolaires à partir de la semaine à venir.
« Des patrouilles de police PNH et MINUSTAH procèderont à des fouilles de véhicules ainsi qu’à des vérifications d’identités », lit-on dans ce communiqué.
Avec ces dispositions, la mission onusienne réaffirme sa détermination à soutenir les autorités nationales haïtiennes dans la lutte contre l’insécurité et l’impunité.
Du côté du gouvernement, « tout un train de mesures a été pris en la circonstance. Fort de la détermination des plus hautes autorités du pays, je vous convie à un grand coumbite (un grand rassemblement) : celui de sauver l’école haïtienne », tente de rassurer le Ministre de l’Éducation, Gabriel Bien-Aîmé, dans un message à la nation à l’occasion de la nouvelle rentrée académique de janvier 2007.
Le Ministre Bien-Aîmé souligne à l’attention de tout un chacun « l’utilité de l’éducation dans l’organisation et le développement de la science comme du développement matériel des sociétés d’aujourd’hui et du progrès de l’humanité ».
« Comment parler de suprématie d’une société sans se référer à son niveau d’organisation et de développement en matière d’éducation et de sciences », s’interroge le titulaire de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP).
Gabriel Bien-Aîmé rappelle que l’école, le garant de l’émancipation humaine, concourt au développement durable de la société et de la nation tout entière.
« Protéger l’école et nos enfants, c’est investir dans du concret. Construire l’école et former nos jeunes, c’est aller dans la bonne direction », affirme le Ministre de l’Éducation du gouvernement de Jacques Édouard Alexis.
« Vous ne reculez devant rien pour assurer l’éducation de votre progéniture. La nation salue votre effort. Sachez que l’Etat fera tout pour vous accompagner », promet le Ministre de l’Éducation nationale qui essaie de rassurer les parents d’élèves pour la semaine du 8 janvier 2007.
Aux enseignants, Gabriel Bien-Aimé indique que les problèmes, si nombreux soient-ils, peuvent ensemble être résolus.
« Le problème des arriérés de salaire va être résolu. Les dossiers sont déjà au Ministère des Finances. Des centaines de chèques sont déjà émis. Les autres viendront sous peu », certifie le titulaire de l’Éducation nationale.
En décembre 2006, les établissements haïtiens ont été contraints de fermer prématurément leurs portes en raison d’une vague de kidnapping déclenchée contre les écolières et écoliers.
Au moins une quinzaine d’écoliers ont été enlevés, le 13 décembre 2006, par des hommes armés qui les ont conduits à une destination inconnue. Ces écolières et écoliers se trouvaient dans un autobus d’abonnement scolaire, alors qu’ils regagnaient leur salle de classe.
Un peu plus tôt dans la même semaine du 13 décembre, une écolière de 9 ans de l’Institution du Sacré-Cœur de Turgeau a été kidnappée devant son école et au bras de son père, qui a été grièvement blessé par les bandits. Les ravisseurs, qui circulaient à moto, avaient pris une destination inconnue avec la fillette.
Cette flambée des actes d’enlèvements de personnes a, depuis, suscité l’indignation de certaines familles qui n’ont pas cessé de s’interroger sur une éventuelle recrudescence de ces actes criminels pour le deuxième semestre de l’année académique.
AlterPresse a appris que, durant les fêtes de fin d’année, certains parents ont commencé à laisser le pays avec leurs enfants à cause du climat d’insécurité ayant particulièrement secoué la capitale. [do rc apr 05/01/2007 11 :00]