P-au-P, 4 Janv. 07 [AlterPresse] --- En ce début d’année 2007, les problèmes de sécurité publique, qui ont secoué Haïti avec une vague d’enlèvements enregistrée à la fin de 2006, reviennent hanter les esprits, environ 6 semaines avant les discussions au Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le renouvellement ou non du mandat de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), observe l’agence en ligne AlterPresse.
Déployée dans la république caribéenne depuis le 1er juin 2004, la MINUSTAH a reçu l’ordre fin décembre 2006 de lancer, en accompagnement de la Police Nationale d’Haïti (PNH), une opération active contre les ravisseurs d’otages retranchés dans la grande agglomération de Cité Soleil, à la sortie nord de Port-au-Prince.
En attendant la publication d’un bilan officiel de l’opération en cours, les informations disponibles font état de plusieurs arrestations, de la libération d’au moins 6 otages, d’éventuels morts et de plusieurs blessés dans le rang des bandits.
Pour le moins, une présence plus remarquée de policiers nationaux et de militaires de la MINUSTAH a été constatée dans la zone métropolitaine de la capitale haïtienne durant la période de fêtes de fin d’année, conclue avec moins d’actes de banditisme et de kidnapping contrairement au mois de novembre 2006.
Différentes couches sociales s’interrogent sur les conditions sécuritaires qui seront en cours pour la rentrée académique scolaire du lundi 8 janvier 2007, après la fermeture prématurée des écoles en décembre due aux attaques de bandits à l’encontre d’écolières et d’écoliers.
AlterPresse a reçu des témoignages signalant le départ, pour l’étranger à la fin de l’année 2006, de parents et de leurs enfants à cause du climat d’insécurité (dont d’enlèvements) ayant particulièrement secoué la capitale.
« Le gouvernement continuera à se heurter à des difficultés importantes dans les mois qui
viennent… De ce fait, je recommande que la Mission soit prolongée d’une nouvelle période de 12 mois…avec les effectifs militaires et policiers actuellement autorisés », a sollicité le Secrétaire général sortant de l’Organisation des Nations Unies (ONU), le ghanéen Kofi Annan.
Avant de laisser sa place le 1er janvier 2007 au sud-coréen Ban Ki-Moon, Kofi Annan a ainsi proposé au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la MINUSTAH pour une période de 12 mois.
Le mandat actuel de la mission onusienne, qui compte quelque 6 600 militaires, plus de 1 700 policiers ainsi que des centaines de civils, prendra fin le 15 février 2007, selon une résolution adoptée par le Conseil de Sécurité en marge de la visite du secrétaire général sortant de l’ONU, à Port-au-Prince, au mois d’août 2006.
Entre-temps, le Conseil de Sécurité doit se réunir le 18 janvier 2007 sur le dossier de la MINUSTAH, apprend AlterPresse de sources onusiennes.
« Le Conseil tiendra des consultations sur le Népal, la crise en République centrafricaine, la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE), l’évaluation des questions transfrontalières en Afrique de l’Ouest et la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), respectivement les 11, 15, 16, 17 et 18 janvier prochains », indique le Représentant permanent de la Fédération de Russie Vitaly Churkin.
Vitaly Churkin en a fait l’annonce le 3 janvier 2007, lors de la présentation des grandes lignes du programme de travail du Conseil de sécurité, dont la présidence sera assurée ce mois-ci par sa délégation.
Vingt-deux (22) soldats de la paix ou employés civils des Nations Unies ont été tués en 2006, dix de moins que l’année précédente mais trois de plus qu’en 2004, selon un décompte fait par des médias internationaux.
Neuf (9) d’entre eux, dont huit (8) Casques bleus guatémaltèques et un (1) Népalais, ont été tués en République démocratique du Congo (RDC) et six (6) au Liban. Dans ce dernier pays, quatre (4) observateurs de l’ONU ont été tués l’été dernier par un raid aérien israélien. Il y a eu quatre (4) morts à Haïti, deux (2) dans le sud du Soudan et un (1) en Afghanistan.
Ban Ki-Moon, le nouveau Secrétaire général des Nations Unies, a d’entrée de jeu exprimé son regret face à la mort de ces fonctionnaires onusiens. A son arrivée à la tête de l’ONU, un des premiers gestes de Ban Ki-Moon a été de se recueillir en mémoire des membres des Nations Unies morts pour la paix.
« Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que notre organisation se montre digne de son nom », a déclaré Ban Ki-Moon lors d’une rencontre, le 2 janvier 2007, avec le personnel de l’ONU à New York. [do rc apr 04/01/2007 11 :14]