Port-au-Prince, 24 juin 03,[AlterPresse]--- Une exposition de peinture sur la dette externe, organisée par la Plate-forme Haitienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), se tient au Centre d’Art à Port-au-Prince jusqu’au 30 juin.
Le thème de la dette du tiers-monde fait l’objet de 20 tableaux, produits par des peintres de renom et des étudiants de l’Ecole Nationale des Arts (ENARTS). Frankétienne, Ti Ga, Pascal Smarth, Frantz Zephirin, côtoient John Charles, Eddy Pierre, etc.
Le Commissaire de l’exposition, le poète et journaliste Jacques Roche, a relevé un triple intérêt de cette exposition. Elle vise, a-t-il fait savoir, à fixer la position des artistes et des intellectuelles sur la problématique de l’endettement des pays sous développés, à relever
les différentes tendances traversant la peinture haïtienne et à détecter les jeunes talents.
D’un tableau à l’autre, sont tour à tour évoqués les malheurs du tiers monde et l’opulence du monde occidental, avec en toile de fond la faim, des larmes et du sang. Cette exposition est, par ailleurs, marquée par une référence constante à l’histoire.
Des réflexions de créateurs haïtiens, recueillies par la PAPDA au cours d’une initiative antérieure, sur la question de la dette, accompagnent l’exposition. Ici une phrase du cinéaste-économiste Arnold Antonin, là une autre de l’écrivain Jean Claude Martineau, ou Garry Victor, etc. pour dénoncer la spirale de la dette.
La dette externe d’Haïti est estimée à 2 milliards 110 millions de dollars. La PAPDA réclame l’annulation sans condition de cette dette et le remboursement des versements déjà effectués.
Les responsables de la PAPDA se prononcent aussi en faveur de la restitution des 90 millions d’anciens Francs versés par Haiti à la France au 19ème siècle pour la reconnaissance de son indépendance ainsi que les fonds détournés par des dirigeants corrompus. La PAPDA est, en outre, en faveur d’un dédommagement sous forme de routes, d’écoles et d’hôpitaux. [rv gp apr 24/06/2003 23:50]