P-au-P, 26 Déc. 06 [AlterPresse] --- Des organisations estudiantines et universitaires ont organisé, ce 26 décembre 2006, une manifestation dans les rues de Port-au-Prince pour dénoncer la recrudescence de la violence urbaine qui touche les familles haïtiennes.
Par ce mouvement, qui a réuni en début de matinée quelques dizaines de personnes, les organisations entendent « dire non aux négociations avec les criminels et à la dernière vague d’assassinats et de kidnapping où les familles, déjà meurtries par le deuil, le chagrin et la souffrance, ont vu particulièrement ciblés les enfants, eux qu’on aurait supposé intouchables ».
Les manifestants, accompagnés par la police, se sont rendus notamment devant les bureaux du premier ministre Jacques Édouard Alexis, à Musseau (secteur est de la Capitale). La manifestation s’est déroulée dans le calme.
L’appel du 26 décembre 2006, 24 heures après la fête de Noël, est une initiative du Grand front national des étudiants haïtiens (GRAFNEH). Les étudiants et universitaires haïtiens réaffirment leur détermination à dénoncer la passivité des autorités et des institutions incapables, selon eux, de faire leur devoir dans les circonstances actuelles.
« Cette manifestation marque un moment crucial de la bataille démocratique pour assurer l’avenir de la jeunesse », écrit Jean-Claude Bajeux, responsable du Centre Œcuménique des Droits Humains (CEDH), dans une note à AlterPresse.
Entre-temps, l’administration René Préval/Jacques Édouard Alexis se déclare préoccupée par la situation précaire qui existe en Haïti. Dans son message à l’occasion de la nativité, le président René Préval promet de travailler à l’élimination du phénomène du kidnapping qui touche particulièrement les enfants au cours du mois de décembre.
« C’est un Noël triste pour les enfants. Beaucoup d’écoles ont dû fermer leurs portes en raison de l’insécurité et des enlèvements. Je vous promets de combattre et d’en finir avec le kidnapping, afin que vous puissiez fêter la Noël dans d’autres conditions l’année prochaine », a promis le chef de l’Etat aux enfants haïtiens, à qui il distribuait des jouets à l’occasion de la Noël.
Les mêmes propos ont été tenus par le Premier Ministre Jacques Édouard Alexis qui demande aux forces de l’ordre d’aller chercher les bandits là où ils se trouvent.
Le chef du gouvernement a aussi fait état de la pauvreté, de la misère et du chômage, qui affectent les Haïtiens.
A Cité Soleil (nord de la capitale), une opération conjointe des casques bleus et des policiers haïtiens menée le 22 décembre a fait au moins une dizaine de tués et une trentaine de blessés, selon des médias nationaux et internationaux.
Cette opération débutée tôt dans la matinée à Drouillard et à Bois neuf visait à « juguler la récente vague de kidnappings » qui secoue le pays et « rouvrir la route principale qui permet d’entrer à Bois neuf », selon la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH).
Les opérations à Cité Soleil entrent dans le cadre d’une série qui a débuté depuis environ deux semaines et qui a permis aux forces de sécurité d’appréhender 24 présumés kidnappeurs et de libérer 6 otages à Cité Soleil et à Martissant (banlieue sud de la capitale). [do gp apr 26/12/2006 12:00]