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Haïti : Les Etats-Unis financent un programme de création d’emplois de 81 millions de dollars sur quatre ans

P-au-P, 20 Déc.06 [AlterPresse] --- Cinq villes haïtiennes seront bénéficiaires d’un programme de création d’environ 40 000 emplois immédiats, financés par les Etats-Unis d’Amérique à hauteur de 81.5 millions de dollars à travers l’Agence américaine pour le développement international (USAID).

En ce sens, un protocole d’accord a été signé, le 19 décembre 2006, à la Primature entre le Premier Ministre Jacques Édouard Alexis et l’Ambassadrice des Etats-Unis, Janet Ann Sanderson, a constaté un Journaliste d’AlterPresse.

Konbit Ak Tèt Ansanm (Travaillons ensemble, KATA) est le nom de ce nouveau programme de création d’activités génératrices de revenus qui devrait permettre de créer, dès la première année, environ 40 000 emplois dans les villes de Port-au-Prince (Ouest), Saint-Marc, Gonaïves, Cap-Haïtien (Nord) et Petit-Goâve (Ouest).

KATA, qui doit s’étendre sur une période de quatre ans, vise à aider le gouvernement haïtien à créer à long terme des emplois permanents pour les Haïtiens. L’organisation non gouvernementale américaine CFH International, dont des représentants ont assisté à la signature du protocole d’accord, est déjà contractualisée pour l’exécution de ce nouveau programme.

Selon l’ambassadrice Sanderson, les Etats-Unis n’ont pas la prétention d’apporter des solutions au problème du chômage en Haïti.

« Notre programme vise seulement à servir, à catalyser des changements. Nous croyons que le développement économique est primordial pour le futur du peuple haïtien », a déclaré la diplomate américaine.

Janet Sanderson croit que ce nouveau programme de création d’emplois constitue l’étape la plus importante de la collaboration des Etats-Unis avec Haïti en vue d’améliorer les conditions de vie de la population haïtienne.

« Nous sommes conscients qu’Haïti se trouve à un tournant difficile de son histoire. Les défis à relever sont nombreux. Après le succès du cycle des élections, l’heure est venue pour Haïti de tirer avantage de ce moment et d’avancer dans le cadre de cette nouvelle administration », a fait savoir Janet Ann Sanderson.

Pour le Premier ministre haïtien, la signature de cet accord fait suite à la décision du Congrès américain de voter la loi HOPE qui permettra à Haïti d’attirer de l’investissement étranger et d’améliorer ses relations commerciales avec les Etats-Unis d’Amérique.

« Ils (les Congressistes) estiment que nous pourrons créer plus de 40 000 emplois avec la loi HOPE, si nous acceptons nos responsabilités en mettant en place règlements et infrastructures adéquats », a affirmé Jacques Édouard Alexis.

Le chef du gouvernement haïtien considère la conclusion de ce nouveau partenariat haïtiano-américain comme « un véritable dialogue instauré entre les gouvernements haïtien et américain à travers l’Ambassadrice Janet Sanderson ».

« Ce dialogue était important, parce que nous avons toujours souhaité que les programmes et projets exécutés dans le pays rentrent dans les priorités définies par le gouvernement. A ce titre, nous pensons que la signature de cet accord est importante », dit le Premier Ministre haïtien.

Selon Alexis, KATA se situe dans le cadre du Programme d’apaisement social de son équipe qui vise à répondre à très court terme à diverses demandes sociales, à apaiser la misère des plus démunis et à constituer des amorces aux initiatives plus structurantes de la programmation à moyen terme.

Le chef du gouvernement informe que la CHF International est appelée à travailler dans le cadre de ces priorités, suivant la décision qu’une commission mixte aura à prendre dans la sélection des projets. A en croire le Premier Ministre, ce sera aussi l’occasion pour les nouveaux élus locaux de participer dans la sélection de ces projets.

« Pour la première partie du projet, nous retenons Gonaïves, Saint-Marc, Cap-Haïtien, Port-au-Prince et Petit-Goâve. Nous aurons à intervenir dans différents secteurs : agriculture, éducation, assainissement, réhabilitation et construction des voies urbaines ainsi que d’autres activités prioritaires pour ces cinq villes », a précisé Jacques Édouard Alexis.

Le projet pilote, conclu entre les gouvernements haïtien et américain, doit s’étendre sur les 140 communes du pays, fait savoir Alexis soulignant que les villes sélectionnées ont été choisies en fonction, notamment, des violences qui y sévissent.

Ce nouveau chapitre dans la coopération américaine avec Haïti devrait contribuer à la mise en oeuvre de travaux de réhabilitation et de construction d’infrastructures sociales identifiées par les communautés et les élus locaux.

KATA prévoit des séances de formation au bénéfice des communautés, afin de donner aux populations ciblées la possibilité d’acquérir des métiers devant leur faciliter l’accès à des emplois permanents. [do rc apr 20/12/2006 8 :20]