P-au-P, 19 Déc. 06 [AlterPresse] --- La publication des résultats définitifs des élections locales, municipales et législatives complémentaires du 3 décembre 2006 se fait encore attendre, plus de deux semaines après la tenue de ces joutes sur tout le territoire haïtien, une situation qui alimente des doutes au sein des différents partis et regroupements politiques.
A Port-au-Prince, depuis le déroulement de ce scrutin, il ne se passe presque pas un jour sans que partisans et sympathisants de candidats aux différents postes électifs s’attroupent devant le siège du Conseil Electoral Provisoire (CEP) pour exiger les résultats de ce scrutin supposément en faveur de leurs candidats favoris.
Dépassés par la situation, les membres du CEP ont convoqué, le 18 décembre 2006, les représentants de quatre cartels pour la municipalité de Port-au-Prince en vue de faire la lumière sur les résultats définitifs et prévoir leur publication prochaine.
Insatisfaits des discussions qui ont eu lieu lors de cette rencontre, les membres de la coordination du cartel Lespwa pour la municipalité de Port-au-Prince sont montés au créneau, ce 19 décembre 2006, pour dénoncer certains conseillers électoraux qui chercheraient à orienter les résultats de ces élections.
« Nous ne voulons pas contester ces élections. Cependant, nous savons très bien que Jacques Bernard, le directeur général du CEP, avait déclaré le 11 décembre que le cartel Lespwa pour la mairie de Port-au-Prince devance tous les autres cartels », indique Fadot André de la coordination de Lespwa.
En conférence de presse, ce 19 décembre, les membres de cette coordination appellent à la mobilisation générale en vue de contraindre le CEP à publier totalement les résultats du vote du 3 décembre 2006.
« Nous demandons à toutes nos bases, tous les partisans et sympathisants Lavalas de rester mobilisés. Nous lançons un appel à l’unité contre les kidnappeurs et les voleurs qui veulent s’emparer de nos voix », lance Philippe Delva de la plate-forme Lespwa.
Ces membres du parti au pouvoir ont indexé Max Mathurin, le président du CEP qui, disent-ils, supporte le cartel pour la municipalité de Port-au-Prince, présidé par Jean-Yves Jason.
Interrogé sur la démission de Jacques Bernard à la direction générale du CEP, ces partisans de Lespwa disent n’avoir rien à voir avec une telle décision de la part de l’ancien directeur général de l’institution électorale.
Le 15 décembre 2006, le président du CEP a annoncé dans la presse que Jacques Bernard a déposé son tablier en tant que directeur général du CEP.
Pour les législatives complémentaires, plus de 99% des procès-verbaux sont déjà traités au niveau sénatorial pour le département du Nord-Est. Le docteur Rudolph Boulos et Judnel Jean du parti Fusion des Sociaux-démocrates (FUSION) arrivent en tête de liste avec respectivement 56,90 % et 32,05% des votes exprimés. Jean Rodoplhe Joazile du parti Pou Nou Tout (PONT) de l’ancien Premier Ministre Jean-Marie Chérestal arrive en troisième position avec 30,95% des voix.
Avec l’élection de ces trois parlementaires, le sénat haïtien qui doit avoir 30 membres sera bel et bien au grand complet.
Au niveau de la chambre basse, des candidats à la députation pour les circonscriptions de Camp-Perrin/Maniche (Sud), Pestel/Beaumont (Sud), Grande Saline (Nord), Baie de Henne/Bombardopolis (Nord), entre autres, attendent encore les résultats définitifs.
Salibar Jean du parti Fusion et Jean Limongy de l’Alliance Démocratique (ALYANS) sont élus députés pour les circonscriptions respectives de Cité Soleil (périphérie nord de la capitale) et de Petit-Goâve (Ouest).
Par ailleurs, le CEP doit gérer également la question des gardes électoraux, qui exigent depuis plus d’une semaine le paiement de six mois d’arriérés de salaire.
Ces jeunes Haïtiens qui ont déjà reçu des formations relatives à la sécurité, pourraient renforcer l’effectif de la police nationale d’Haïti (PNH), selon le sénateur Youri Latortue dans une lettre adressée au Premier Ministre Jacques Edouard Alexis. [do gp apr 19/12/2006 12:00]
Consulter +
