Español English French Kwéyol

Pour une loi sur le SIDA en Haiti

P-au-P., 16 juin. 03 [AlterPress]--- La première table ronde sur droits humains et SIDA, organisée à Port-au-Prince par l’Association de Solidarité Nationale (ASON), s’est terminée le 13 juin sur la nécessité d’une loi traitant du SIDA en Haïti.

Le VIH SIDA n’est pas seulement un problème de santé mais est aussi un problème de droits humains, d’où la nécessité d’avoir une loi sur cette maladie, ont soutenu les responsables d’ASON, à l’issue de deux jours d’échanges.

La table ronde a été l’occasion pour des personnalités de divers secteurs de se prononcer en faveur d’une telle loi. Le Directeur général du Ministère de la justice, Nival Duval, le Représentant de la mission spéciale de l’Organisation des Etats Americains (OEA), David Lee, des médecins, juristes et membres des associations de défense des droits humains ont appuyé cette idée.

Il y a plus de 350 mille cas de Personnes Vivant avec le Virus du SIDA (PVVIH) enregistrés à travers le pays chez les groupes actifs de femmes, de jeunes, et d’enfants. Le SIDA est un fléau terrible, une tragédie nationale et internationale qui a un impact considérable sur la société, ont souligné les participants.

Selon les divers intervenants, l’Etat doit prendre des mesures énergiques pour freiner la propagation du SIDA en Haiti en mettant sur pied une campagne de sensibilisation et d’éducation ainsi qu’en facilitant l’accès aux médicaments pour les PVVIH. L’Etat doit faire l’effort de promouvoir les droits sociaux et économiques des citoyens car la pauvreté est l’un des facteurs de propagation de la maladie, ont-ils ajouté.

Les participants à la table ronde sur le SIDA et les droits humains ont estimé que l’ignorance et les problèmes liés à la culture et à la religion poussent la société à réagir de manière inappropriée vis-à -vis des PVVIH, qui sont « stigmatisés, discriminés ».

Parmi les participants on a noté la présence de plusieurs PVVIH. « Je sais depuis 8 ans que je suis infectée par le VIH SIDA », a confié Marie à AlterPresse. « A cette époque, a-t-elle dit, j’étais enceinte. Heureusement que le bébé est sain ».

Marie a indiqué n’avoir pas encore eu « le courage » d’annoncer la nouvelle à ses parents. « J’ai peur du sentiment de rejet qui s’en suivra, surtout que c’est mon frère qui paie le loyer », s’est-elle inquiétée, ajoutant : « quand vous êtes PVVIH les gens considèrent que vous êtes morts ».

« Les PVVIH sont avant tout des êtres humains et ont des droits que nous devons garantir, respecter. Ce faisant, nous travaillons à la construction d’un Etat basé sur l’amour du prochain, l’entraide et la fraternité », a souligné un militant des droits humains. [ijb gp apr 16/06/2003 18:30]