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Graduation dans les jardins d’enfants et vie chère

P-au-P., 15 juin o3 [AlterPresse]--- Les cérémonies de graduation se multiplient ces jours-ci au niveau du préscolaire. C’est au cours du mois de juin que, chaque année, les directions des écoles maternelles organisent de petites fêtes pour marquer le passage des enfants du préscolaire à l’étape primaire.

La préparation de la cérémonie de graduation nécessite beaucoup d’énergie
et de dépenses, ont fait savoir à AlterPresse des responsables d’école maternelles.

Tenant compte des exigences pédagogiques en milieu préscolaire, les directions d’école entament très tôt les préparatifs. « Dès le mois de février, on monte le spectacle sur un thème choisi par la direction, de concert avec les jardinières », a indiqué Dominique Vildrain, Directrice de « La maison des enfants » à Port-au-Prince.

La participation financière des parents est requise lors de la graduation des enfants après un cycle de 3 ans. « Les dépenses pour l’achat des costumes, les articles de décoration de même que pour le goûter se partagent entre la direction et les parents qui donnent une petite cotisation », a expliqué Dominique Vildrain.

A cause de l’inflation galopante il est de moins en moins aisé pour des parents de supporter les frais de graduation et, ces deux dernières années, certains jardins d’enfants n’ont organisé aucune cérémonie, a appris AlterPresse auprès des directions d’écoles préscolaires.

Des responsables critiquent l’allure de plus en plus commerciale de la graduation des finissants en préscolaire. Décoration spéciale, costumes, sonorisation, réception : tout cela coûte de l’argent. Et Solange Carré, Directrice des « Gaies Lurons » à Port-au-Prince, s’est plainte de dépenser les yeux de la tête. « De nos jours, pour louer une salle de théâtre, il faut des billets verts », s’est-elle indignée.

Dominique Vildrain préconise « la simplicité ». Même si « des parents veulent un spectacle grandiose, moi je pense qu’une cérémonie de graduation pour enfant doit se
passer dans la simplicité. Elle se fait à l’école, les enfants ne portent pas de toge ».

Dans tous les cas, les parents sont toujours quand même contents, à l’occasion, de voir évoluer leurs enfants sur scène et de découvrir leurs talents cachés, a constaté AlterPresse.

Mais ces cérémonies ne concernent qu’un très faible pourcentage de la population, en raison du petit nombre d’enfants accueillis dans les centres préscolaires. Des statistiques officielles du début des années 1990 indiquaient que seulement 6% des enfants de 0 à 6 ans avaient accès au préscolaire, soit 100.000 sur 1.340.000.

Cependant, 235.000 autres enfants étaient accueillis dans les classes enfantines des écoles primaires. (ijb gp apr 15/06/2003 20:00)