P-au-P., 3 déc. 06 [AlterPresse] --- Peu d’électeurs ont été constatés ce 3 décembre au début des opérations électorales à Port-au-Prince et dans les diverses régions d’Haiti, à l’occasion des joutes municipales, locales et législatives complémentaires qui doivent clore l’actuel cycle électoral.
Un important dispositif de sécurité est déployé, particulièrement à la capitale, où des patrouilles conjointes de casques bleus et de policiers haïtiens sont constatés.
De persistantes rafales de tirs ont été entendues tôt dans la matinée dans la région de Fontamara (périphérie sud de la capitale), créant une situation de peur dans ce quartier où les rues étaient quasiment vides et les bureaux de vote presque déserts, selon un témoin.
Des perturbations ont été rapportées dans un centre de vote appelé "Building 2004", près de Cité Soleil, quartier volatile et plus grand bidonville de la périphérie nord de la capital. Des électeurs ont essayé de voter plus d’une fois, ont rapporté des journalistes.
Peu avant la mi-journée, des troubles ont éclaté dans ce centre et des soldats de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH) ont lancé des gaz lacrymogènes pour essayer de calmer la situation. Des électeurs ont affirmé qu’une personne âgée et une femme enceinte ont été affectées et conduites d’urgence à l’hôpital.
Dans des centres de vote de la région du haut de Delmas (secteur nord-est) des irrégularités ont été dénoncées par des mandataires de partis politiques, faisant spécifiquement référence au début avant 6 :00 AM des opérations.
Le CEP a prévu que le vote doit se dérouler entre 6 :00 AM et 4 :00 PM.
Dans la région de Tabarre (périphérie nord) des électeurs se sont plaints de ne pas pouvoir voter à cause du déplacement de plusieurs bureaux de vote. Des troubles ont éclaté dans certains bureaux où la situation est restée encore paralysée jusqu’à 11 :00 AM.
En milieu de matinée, dans certains centres de vote au centre-ville, des observateurs ont estimé que la présence de mandataires de partis politiques était plus importante que celle d’électeurs. Des heurts entre mandataires ont été rapportés.
Ces élections vont permettre de compléter le processus entamé en février avec les présidentielles et les législatives. Ces élections ont permis l’accès au pouvoir du président René Preval.
3.5 millions de citoyennes et citoyens ont été convoqués dans 834 centres de vote, logeant 9 mille 228 bureaux. Ils doivent choisir un total de 1420 élus aux Conseils d’Administration des Sections Communales (CASEC), Assemblées de Sections Communales (ASEC), Mairies et Délégations de ville.
29 mille candidats sont dans la compétition électorale qui doit aussi permettre l’établissement d’un Conseil Électoral Permanent et le renforcement du système judiciaire.
Ces élections occasionnent des dépenses chiffrées à 16.9 millions de dollars, fournis majoritairement par la communauté internationale.
Le gouvernement a offert une aide d’un million 700 mille dollars aux partis politiques pour soutenir leurs campagnes électorales.
Ces élections se déroulent dans un contexte de recrudescence de la violence et de l’insécurité, marquée particulièrement par une série de kidnappings, dont ceux d’enfants et les personnalités politiques. [gp apr 03/12/2006 11:00]
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