P-au-P., 30 nov. 06 [AlterPresse] --- Les pays donateurs ont demandé au gouvernement haïtien, ce 30 novembre à Madrid, de redoubler d’efforts dans la lutte contre la corruption, comme condition de la poursuite de leur aide à Haiti.
Cette demande formulée lors de l’ouverture de la conférence des donateurs sur Haïti a été adressée au premier ministre Jacques Édouard Alexis, qui dirige la délégation officielle haïtienne.
Plus de 90 délégations gouvernementales, d’organismes internationaux et d’organisations non gouvernementales assistent à cette conférence, qui est la suite de celle tenue à Port-au-Prince en juillet dernier.
Le ministre espagnol des affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a affirmé dans son intervention que « la bonne gouvernance est un des points les plus fondamentales de cette conférence », qui dure une journée.
Moratinos a, en revanche, noté « la détermination » de l’administration du président René Préval, à « consolider des institutions démocratiques forts et indépendants », et la priorité du gouvernement qui consiste en « la modernisation de l’État et le développement de l’investissement privé ».
Le chef de la diplomatie espagnole a fait savoir que la Conférence Internationale de Madrid sert de cadre d’examen des paiements et du respect des engagements des bailleurs, qui avaient promis 1 milliard de dollars d’aide à Haiti pour la période 2004-2006. 750 millions additionnels ont également été décidés lors de la conférence de Port-au-Prince de juillet dernier.
Pour sa part, le gouvernement haïtien a assuré avoir adopté des « mesures draconiennes » pour « lutter contre la corruption sous toutes ses formes », selon les propos du premier ministre Jacques Edouard Alexis.
Jacques Édouard Alexis a appelé à la « solidarité » des partenaires d’Haiti qui se trouve à un « tournant décisif » de son histoire. Le premier ministre a estimé que la conférence de Madrid représente « un second souffle » pour le développement d’Haiti.
Le gouvernement haïtien a demandé aux bailleurs davantage de latitude et d’indépendance dans la gestion des fonds. Les dirigeants haïtiens souhaitent aussi qu’une bonne partie de l’aide n’aille pas à des projets spécifiques, mais serve de financement direct aux budgets des différents ministères.
La conférence de Madrid est la 7ème rencontre internationale de ce genre tenue sur Haiti, depuis celle de Washington, en juillet 2004, suivi de celles de Montréal, Cayenne, Bruxelles, Brasilia et Port-au-Prince. [gp apr 30/11/2006 14:00]