Par Djems Olivier, Envoyé Spécial
Jacmel, 29 Nov. 06 [AlterPresse] --- La projection du film « La Rebelle », le dernier long-métrage du réalisateur Sacha Parisot, a connu un grand succès, dimanche soir (26 novembre 2006) à Jacmel dans le cadre de la troisième édition du Festival Film Jakmel, a constaté un journaliste d’AlterPresse.
Projeté sur grand écran à Congo Plage en présence d’une foule compacte occupant un espace de plus de 300 mètres, La Rebelle, est selon certains festivaliers, le meilleur film qui est présenté dans ce Festival allant du 24 novembre au 2 décembre 2006.
« C’est le meilleur film qui nous est présenté depuis le début du festival », dit une jeune assistante qui participe également à un atelier de formation sur le cinéma organisé dans le cadre du Festival Film Jakmel.
« La Rebelle » raconte l’histoire de l’Ingénieur Carl Dubois, PDG d’une prestigieuse entreprise de construction, dont la vie se balance entre le choix d’une femme (Elizabeth) et la volonté de sa fille (Lorraine). Inquiété pour l’avenir de cette dernière, qui va d’un extrême à un autre, ce père très riche abandonne la vie qu’il menait à Miami depuis six ans pour s’établir en Haïti à la recherche d’une vie plus calme.
Nadine Stephenson, qui incarne Elizabeth dans ce long-métrage, représente à la fois, aux yeux de Carl Dubois, la compagne et le modèle idéal pour sa fille. Pourtant, Lorraine (Nathalie Ambroise) ne l’entend pas de cette oreille. Elle veut tout faire : se doper à la marijuana, écouter les conseils de ses amis pour avoir raison de son père. Elle a même abandonné la maison familiale pour s’installer dans un hôtel de luxe de Port-au-Prince.
Finalement, c’est l’Ingénieur Dubois qui a eu gain de cause. Reconnaissant ses erreurs, Lorraine regagne ses pénates et se réconcilie avec sa belle-mère.
La projection de « La Rebelle » au bord de la mer à Jacmel a retenu pendant 75 minutes une marée humaine assoiffée d’amour, de détente et de délectation. Certains spectateurs étaient assis à même le sol, d’autres étaient restés debout du début à la fin de la projection.
« Avec La Rebelle, je peux dire qu’il y a de l’avenir pour le cinéma haïtien », dit Joël, un jeune peintre jacmélien.
Dans la matinée du 26 novembre, le producteur Edner Jean de Communication Plus avait, dans une rencontre avec les Journalistes, indiqué que le cinéma haïtien est prometteur.
« Je pense qu’il est trop tôt de définir un cinéma pour Haïti. Laissons marcher notre cinéma tel qu’il est jusqu’à ce qu’il atteigne sa vitesse de croisière », a affirmé Edner Jean en présence d’un Journaliste d’AlterPresse.
La soirée du 26 novembre a été clôturée par un second film : « Vers Le Sud » du Réalisateur français, Laurent Cantet, suivant trois Nouvelles de Dany Laferrière. Un film à la fois dramatique et romantique qui retrace, en 105 minutes, l’histoire de deux américaines quinquagénaires en mal de tendresse et de sexe. Ces deux touristes assoiffées d’amour, exploitent sexuellement le jeune Legba (Menotti César), un petit Haïtien de 18 ans.
Très peu de gens ont assisté à la projection de cette réalisation de Laurent Cantet dont la scène se passe en Haiti vers la fin des années 1970 sous la dictature de la famille des Duvalier.
Le Festival Film Jakmel est à sa troisième édition. La programmation se divise en sections régionales où des films africains, asiatiques, hispanophones, afro-américains, français, canadiens, danois et une section sur le cinéma haïtien.
Une dizaine de longs métrages et une collection de films remarquables présentant un regard particulier sur des enjeux majeurs auxquels est confronté le monde contemporain figurent au menu de ce festival.
Par ces « présentations spéciales », les organisateurs du Festival Film Jakmel disent vouloir conscientiser le public sur les effets néfastes de la dégradation de l’environnement, le commerce mondial de la drogue et la tragédie de l’expansion du Sida. [do gp apr 29/11/2006 10:00]