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La MINUSTAH maintient sa volonté de rester au moins 10 ans en Haïti

P-au-P, 24 Nov. 06 [AlterPresse] --- La Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) maintient sa prévision d’accomplir son mandat durant au moins dix ans dans la république caribéenne, indique la porte-parole Sophie Boutaud de la Combe, interrogée le 23 novembre 2006 à la conférence de presse hebdomadaire de cette mission à Port-au-Prince.

« En Haïti, nous avons besoin de nous investir au minimum 10 ans, et ce ne sont pas seulement les Nations Unies qui le disent, mais la communauté internationale dans son ensemble », a lâché la porte-parole de la MINUSTAH , en présence d’un Reporter d’AlterPresse.

De la Combe reconnaît qu’il y a beaucoup de missions, depuis 1994, qui se sont poursuivies dans ce pays, que ce soit avec l’Organisation des Etats Américains (OEA), les Etats-Unis et l’Organisation des Nations Unies (ONU), « et beaucoup de personnalités sont venues pour renforcer la situation ».

« Aujourd’hui, on est obligé encore d’être là, et je vous garantis de la volonté, que ce soit de Monsieur [Edmond] Mulet, représentant du Secrétaire général, que ce soit du Secrétaire général, que ce sera la dernière fois qu’une mission des Nations Unies vienne en support des autorités haïtiennes », tente de rassurer Sophie Boutaud de la Combe.

Les questions relatives à la durée du mandat de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti ont été soulevées, à la conférence hebdomadaire de la MINUSTAH à Port-au-Prince, par un Journaliste venu directement de Montréal, qui a très clairement interrogé sur le nombre d’années que la MINUSTAH doit encore passer dans le pays.

Réponse à la bouche, la porte-parole de la mission onusienne a rappelé au Journaliste que « la MINUSTAH est arrivée en Haïti, en juin 2004 » pour prendre le relais du maintien de l’opération de la paix dans ce pays, suite à la chute du président Jean-Bertrand Aristide, le 29 février 2004.

« Notre mission, notre mandat, est renouvelé tous les six mois par le Conseil de Sécurité », a précisé, sur un ton sévère, Sophie Boutaud de la Combe qui, apparemment, ne s’attendait pas à une telle question.

Une résolution du Conseil de Sécurité (Résolution 1702) a autorisé, le 15 août 2006, la prorogation du mandat de la MINUSTAH pour une période de six mois.

A travers cette résolution, le Conseil de Sécurité « décide de proroger jusqu’au 15 février 2007 le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, établi dans ses résolutions 1542 (2004) et 1608 (2005), dans l’intention de le proroger de nouveau ».

Cette même résolution (1702) décide également que la MINUSTAH comportera un contingent d’un maximum de 7 200 militaires de tous les rangs et d’un maximum de 1 951 policiers civils.

Elle autorise la MINUSTAH à déployer 16 spécialistes des questions pénitentiaires, détachés par les États Membres afin d’aider le Gouvernement haïtien à remédier aux carences du système pénitentiaire.

Le Conseil de Sécurité avait adopté cette résolution près de deux semaines après la visite du Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, à Port-au-Prince. Lors d’une conférence de presse conjointe au Palais national avec le président René Préval, Kofi Annan avait promis de demander au Conseil de Sécurité la prolongation pour 1 an, au lieu de 6 mois, du mandat de la MINUSTAH.

On ignore jusqu’ici si le mandat de cette mission peut être renouvelé après le 15 février 2007. Entre-temps, les manifestations anti-MINUSTAH se multiplient à Port-au-Prince, où étudiants, écoliers et partisans de l’ancien président Aristide réclament à tue-tête le départ du pays des troupes onusiennes dans un contexte d’insécurité aggravante.

Réagissant à ces manifestations en cascade, Sophie Boutaud de la Combe parle tout simplement de manipulations.

« Je regrette que certains de ces groupes [manifestants] soient manipulés. Il faut faire attention à certaines manifestations qui peuvent être manipulées », réplique la porte-parole de la MINUSTAH.

De la Combe fait remarquer que « la présence de la MINUSTAH gène certaines personnes, gène notamment les gangs, les criminels. Et ce n’est pas dans leur intérêt d’avoir une force dans le pays qui travaille à la sécurisation et à la stabilisation ». [do rc apr 24/11/2006 13 :20]