P-au-P, 23 Nov. 06 [AlterPresse] --- Le professeur Fritz Deshommes plaide en faveur de l’application de la Constitution du 29 mars 1987, qu’il considère comme l’unique projet de société proposé à la nation haïtienne, avant d’envisager d’éventuels amendements à la loi-mère d’Haïti.
Interrogé par un Journaliste d’AlterPresse sur l’initiative des Parlementaires de la 48e Législature visant l’amendement de la Constitution de 1987, Fritz Deshommes invite ces élus à tenir compte des procédures d’amendement en vigueur.
« Si la Constitution offre des procédures d’amendement, l’important c’est de respecter ces procédures », soutient-il.
Fritz Deshommes exhorte les Parlementaires à veiller à l’application de cette Constitution avant de plancher sur son amendement.
« Il faut commencer par dire, voici les prescrits constitutionnels qui n’ont pas été appliqués », indique Deshommes, dénonçant certains rapports de force qui ne sont pas en faveur de ce projet national.
Le débat concernant un éventuel amendement de la Constitution de 1987 a été relancé, le 10 novembre 2006 aux Cayes (Sud d’Haït), à l’ouverture d’une Caravane commémorant le bicentenaire du Parlement haïtien.
Intervenant sous le thème « La Constitution haïtienne de 1987 : Réceptacle et Promotrice du Projet National » lors d’une conférence-débat le 16 novembre à l’École normale supérieure (ENS), Fritz Deshommes explique aux étudiants que cette Constitution fournit un ensemble d’orientations qui permettent de retrouver, de manière cohérente, un véritable projet national.
« Cette Constitution donne un ensemble d’orientations très claires sur tout ce qui concerne la vie nationale, sur l’éducation, la santé, la structure de l’État, la culture, l’Armée et la police », précise-t-il.
Vice-recteur de l’Université d’État d’Haïti (UEH), Fritz Deshommes fait référence à l’ouvrage « Haïti, La Nation écartelée : Entre Plan américain et projet national », qu’il vient de publier, pour défendre l’application de la charte fondamentale de la nation haïtienne.
« La Constitution de 1987 n’est pas une Constitution comme les autres, les autres ont été faites par des experts. Cette Constitution a bénéficié de l’apport dynamique de plusieurs secteurs », affirme le professeur Deshommes.
Il insiste sur l’aspect économique de la Constitution haïtienne, tout en rejetant l’idée de privatisation des entreprises publiques.
« La Constitution haïtienne prévoit la possibilité pour l’État d’avoir des entreprises publiques, la Constitution interdit les conventions de déchets toxiques, la Constitution privilégie l’agriculture comme secteur de production nationale », fait-il remarquer.
Deshommes informe que le projet des bailleurs de fonds pour Haïti c’est la sous-traitance.
« Je prends position de manière très claire en faveur du projet national et contre le projet des bailleurs de fonds », déclare le professeur Deshommes. [do rc apr 23/11/2006 13 :45]