P-au-P, 23 nov. 06 [AlterPresse] --- La Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) juge « stables » aujourd’hui « les conditions de sécurité » pour la tenue des élections municipales et locales prévues pour le 3 décembre 2006, en dépit des préoccupations de nombreux secteurs sur la détérioration du climat sécuritaire marqué par de nombreux actes de banditisme, dont d’enlèvements de personnes, ces dernières semaines dans la capitale haïtienne.
« Je ne crois pas que le climat de sécurité soit négatif aujourd’hui. Les chiffres d’octobre [2006, en ce qui concerne le kidnapping] sont moins que la moitié de septembre. Novembre est encore moins que la moitié d’octobre », affirme Sophie Boutaud De La Combe, porte-parole de la force onusienne, au cours d’une rencontre avec la Presse ce jeudi 23 novembre.
« Considérant comme dramatique le sort fait à l’étudiante Farah Dessources par ses ravisseurs, De La Combe invite les victimes libérées de kidnapping à porter plainte par-devant les autorités « pour faciliter le travail de la MINUSTAH ».
A la conférence de presse du 23 novembre, aucune mention n’a été faite du nombre de cas d’enlèvements non déclarés, ces derniers jours, les parents ou proches préférant « négocier » avec les preneurs d’otages par crainte de représailles.
La MINUSTAH continue de maintenir « sa stratégie » d’intervention sur le terrain, même dans les zones où ses troupes ont été ciblées ou l’objet d’attaques.
« Des enquêtes sont ouvertes sur les récentes attaques contre la MINUSTAH. Ces actes ne resteront pas impunis », avertit la porte-parole de la mission onusienne.
Se référant aux manifestations en cascade ces dernières semaines appelant au départ de la MINUSTAH du pays, Sophie Boutaud De La Combe estime normal pour des groupes d’exprimer leur opinion, mais met en garde contre la manipulation.
« Je regrette que certains de ces groupes [manifestants] soient manipulés. Il faut faire attention à certaines manifestations qui peuvent être manipulées. Ce n’est pas tout le pays qui participe dans cette démarche », indique la porte-parole de la MINUSTAH.
Elle exhorte les secteurs revendicatifs à « faciliter ce chemin de départ. Toutes les énergies doivent concourir dans le même sens pour mettre ce mandat [ de la MINUSTAH] en œuvre ».
« La présence de la MINUSTAH gêne les gangs armés », dit-elle, reconnaissant que les troupes onusiennes doivent partir un jour.
De la Combe en profite pour apporter un démenti formel au sujet des assertions des élèves du Lycée Toussaint Louverture de Port-au-Prince, selon lesquelles des agents de la MINUSTAH auraient lancé des gaz lacrymogènes sur leur manifestation le 22 novembre 2006.
« Il n’y a eu aucun tir en direction des étudiants », souligne la MINUSTAH.
Toujours est-il que la force onusienne soutient avoir mis en place, de concert avec l’unité de police onusienne (UNPOL) et la Police nationale d’Haïti (PNH) un plan de sécurité (y compris l’utilisation d’hélicoptères) pour garantir la sécurité des électrices et électeurs à l’occasion du 3 décembre.
3,000 agents de sécurité électoraux viennent de subir, en ce sens, des séances de formation. Des matériels « moins sensibles », dont la nature n’a pas été précisée, se trouvent déjà disponibles dans les départements géographiques du Nord, du Nord-Ouest et de l’Artibonite. [rc do apr 23/11/2006 13 :00]