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En marge de manifestations anti-MINUSTAH

Haïti : Le gouvernement assure rechercher une solution à la présence des forces onusiennes

P-au-P, 20 Nov. 06 [AlterPresse] --- Le gouvernement haïtien a affirmé, dimanche 19 novembre, être en train d’étudier une solution au problème de forces étrangères onusiennes sur le sol national, environ 24 heures après diverses manifestations anti-MINUSTAH, dont l’une s’est soldée par la blessure par balles de deux étudiants et l’agression de trois casques bleus philippins.

« Nous sommes en train de travailler pour que nous arrivions à fêter Vertières dans des conditions qui ne soient pas des conditions où des forces internationales se retrouvent sur notre territoire », indique le Premier Ministre Jacques Édouard Alexis, interrogé par des journalistes, dont un reporter d’AlterPresse, en marge d’une rencontre au Palais présidentiel avec le commissaire européen au développement, Louis Michel.

Se référant aux graves incidents enregistrés le samedi 18 novembre 2006 à Port-au-Prince, à l’occasion de la célébration du 203 e anniversaire de la bataille de Vertières (qui aboutit à la proclamation de l’indépendance d’Haïti, le 1er janvier 1804), Alexis a, en substance, relevé une contradiction entre la réalité de forces étrangères sur le territoire national et ladite commémoration officiellement faite à l’aide de bouquets de fleurs déposées à l’autel de la patrie dans la capitale.
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De son côté, le ministre des Affaires Etrangères Jean Reynald Clérismé a mis en garde les manifestants contre toute velléité de violence, tout en reconnaissant le droit de tout groupe à faire valoir ses revendications dans le respect des normes légales.

Deux étudiants, parmi un groupe de manifestants, ont été blessés par balles au cours d’un mouvement de rues, le samedi 18 novembre, contre la Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Parallèlement, trois casques bleus philippins, qui tentaient de regagner leur base dans un hôtel de la capitale, ont été agressés physiquement par des manifestants étudiants.

Ces soldats de la MINUSTAH circulaient à pied dans l’aire du Champ de Mars, à quelques mètres du Palais présidentiel, lorsqu’ils ont été agressés par un groupe de manifestants fortement en colère.

Arrivés à la Rue Pavée (centre de Port-au-Prince), des coups de feu ont été entendus et deux manifestants en sont sortis blessés. Les étudiants ont rendu un agent de sécurité d’une banque commerciale de la place responsable de cet incident.

A l’aide d’outils métalliques de dépannage automobile, les étudiants ont également cassé les pare-brise de deux véhicules de la mission onusienne.

La manifestation des étudiants avait pour objectif d’exiger le départ des troupes onusiennes du pays, à l’occasion du 203e anniversaire de la dernière bataille antiesclavagiste et contre la colonisation française de Saint-Domingue

Plusieurs autres manifestations anti-MINUSTAH ont eu lieu dans d’autres régions du pays dans le cadre de la célébration du 18 novembre 2006. [do rc apr 20/11/2006 10:00]