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Deuxième Festival Voix et Percussions

Le tambour comme trait d’union entre des artistes d’Haïti, de la Caraïbe et d’Europe

L’Institut français d’Haïti lance la deuxième édition du Festival Voix et Percussions. Cette initiative se propose de permettre un échange créatif entre des artistes européens, caribéens et africains en vue de présenter au public une série de concerts unissant les chants et le tambour, dans un esprit de promotion et d’ouverture de la culture haïtienne.

P-au-P, 15 Nov. 06 [AlterPresse] --- Plus d’un millier de personnes sont attendues à la deuxième édition du Festival Voix et Percussions qui se tiendra, du 15 au 27 novembre 2006, dans les jardins de l’Institut français d’Haïti (IFH), à Port-au-Prince.

Initié en 2005 par l’IFH en partenariat avec les Ambassade d’Allemagne et de France, le Consulat Général de Suisse, les services de la coopération espagnole, l’Institut haïtiano-germanique, avec la participation de groupes franco-africains, ce Festival se veut, cette année, le trait d’union entre les artistes européens et caribéens.

« Cette année, nous avons amplifié nos partenariats, nous avons amplifié la programmation » avec la présence de groupes cubain, dominicain, suisse, allemand, français et haïtiens, informe Paul-Élie Lévy, Directeur de l’Institut français d’Haïti.

Un budget situé entre 80 mille et 100 mille dollars américains est alloué à l’organisation de ce festival, selon le principal animateur de l’IFH qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à Port-au-Prince.

« Cette année, nous allons démarrer le festival, vendredi 17, par une parade d’ouverture orchestrée par Samba Zao. Nous allons partir du Ministère de la Culture qui est le point de ralliement » pour arriver au siège de l’institut, à Bois Verna, affirme Paul-Élie Lévy.

Pour assister aux prestations des différents groupes et artistes invités, un billet d’entrée doit être retiré, chaque jour, à l’Institut français selon les précisions de Lévy.

Louis Lesly Marcellin (Samba Zao), Richard Auguste Morse du groupe RAM, Théodore Beaubrun Junior (Lòlò) de Boukman Eksperyans, Cyril Fornan (Atissou Loko) du groupe franco-haïtien Adjabel et Yves Lafortune du Ministère haïtien de la Culture étaient présents à cette conférence de presse à laquelle a assisté un journaliste d’AlterPresse.

« L’année dernière, j’étais là et cette année encore c’est moi qui donnerai le coup d’envoi (…) Je serai accompagné d’une soixantaine de tambour », confirme Samba Zao de son vrai nom, Louis Lesly Marcellin.

Comme les bandes à pied habituellement rencontrées à Port-au-Prince, l’Institut français croit fermement que cette cohorte rythmique, réunissant une pléiade de percussionnistes, entraînera le plus large public à venir découvrir des rythmes nouveaux ou oubliés, d’ici et d’ailleurs.

Reto Weber Squeeze Band de la Suisse fera acte de présence à ce festival. « Ce groupe, composé de quatre musiciens, présente une musique assez moderne avec des influences de jazz et à base de rythmes de trois continents : Europe, Afrique, Asie », indique Markus Probst, Consul général de la Suisse en Haïti.

Le diplomate suisse pense que « ce sera un événement magnifique ». Markus Probst dit espérer que beaucoup de personnes vont se déplacer pour assister à cet événement culturel.

Réalisé sous le haut patronage du Ministère haïtien de la Culture, ce festival s’inscrit dans le cadre des efforts des principaux initiateurs en vue de promouvoir la culture haïtienne à travers des actions concertées.

« Ce projet entre dans ce qu’on appelle la promotion de la culture (…) Ce sera une mosaïque culturelle », promet Yves Lafortune du Ministère de la Culture.

Lafortune dit déceler un élément de décentralisation dans l’organisation de ce festival qui touchera des villes de province, comme Jacmel, Jérémie, les Cayes, le Cap-Haïtien, Port-de-Paix et les Gonaïves.

« Je suis très content de cette initiative prise en vue du développement de la culture haïtienne. Pour moi, la force du pays réside dans sa culture. C’est une très bonne initiative », estime Richard Auguste Morse.

Le leader du groupe RAM souligne à qu’il a été marqué lors de la première édition du festival par la performance du percussionniste Dobet Gnahoré venue de la Côte d’Ivoire. « C’était très intéressant de voir les racines de l’Afrique, ici, en Haïti », confie-t-il.

Outre RAM, la participation de Boukman Eksperyans à ce festival constituera son retour sur la scène musicale haïtienne après une tournée internationale. « Ce sera notre premier concert en Haïti. J’ai été en tourné en Suisse, en Suède avec le groupe Simbi », dit Théodore Beaubrun Junior.

Lòlò croit que le Festival Voix et Percussions reste et demeure un très bon festival. « Nous sommes prêts à offrir le meilleur de nous-mêmes », promet-il.

En invitant Congopung et Adjabel de la France, Paul-Élie Lévy comprend ce festival comme un « trait d’union » entre la France et Haïti. « Nous aurons un très bon concert avec Adjabel. Nous allons rendre hommage à cet artiste », indique-t-il.

« C’est un honneur pour Adjabel de venir jouer en Haïti », se réjouit Cyril Fornan. « Il y a dix ans que je cherche à imposer la musique « rasin » en France, parce que nous savons que la musique « rasin » est issue du vodou et cela n’est pas bien vue en France », poursuit-il.

D’autres groupes et artistes, comme Desandann de Cuba, Batey 0 de la République Dominicaine, Boulot Valcourt d’Haïti, participeront à cette manifestation culturelle au cours de laquelle des ateliers de formation seront organisés à l’intention des jeunes percussionnistes haïtiens. [do gp apr 15/11/2006 11 :00]