P-au-P, 9 Nov. 06 [AlterPresse] --- La Police nationale d’Haïti (PNH) renforce sa présence dans les périphéries de Martissant et de Fontamara (banlieue sud) où des présumés bandits opèrent à visière levée depuis plusieurs jours, constate un journaliste d’AlterPresse.
Plusieurs patrouilles d’agents du Corps d’Intervention et du Maintien de l’Ordre (CIMO) – unité spécialisée de la police – ont été remarquées, tôt ce 9 novembre 2006, entre Fontamara 27 et Martissant 1, zones en passe de devenir des fiefs d’individus armés.
Encagoulés, ces agents de police anti-émeute se font remarquer tout le long du principal boulevard qui traverse ces quartiers, où la situation parait normal.
Cette disposition de la PNH de renforcer ses patrouilles à Fontamara et Martissant survient 24 heures après que des civils armés eurent lancé un sévère ultimatum aux autorités gouvernementales en vue notamment de libérer six des leurs arrêtés le week-end dernier par les forces de l’ordre.
« Nous lançons une mise en garde au gouvernement. Nous allons tuer beaucoup de gens, incendier des maisons de commerce, Palmera Market, les banques commerciales », déclarait à visage découvert un chef de gang ayant revendiqué des actions violentes conduites à Martissant.
Les déclarations à l’emporte-pièce de ce nouveau shérif inquiètent les résidents de Martissant et de Fontamara qui souhaitent l’intervention des autorités compétentes en vue de couper court à des actes de banditisme qui se sont multipliés ces derniers temps dans ce secteur.
« Du matin au soir, j’entend des tirs d’armes automatiques et je suis très affectée par cette situation », dit un jeune cadre d’une institution privée habitant Fontamara.
Durant le week-end du 4 novembre 2006, les résidents de Fontamara ont vécu un climat d’angoisse suite au déploiement dans les rues d’un groupe d’individus armés se faisant passer pour des « soldats ».
Conduits par un certain « Billet Vert », ces individus armés « patrouillaient » en toute quiétude, à visière levée, tout en demandant aux riverains de « laisser passer les soldats », obligeant ainsi les chauffeurs assurant le trajet Fontamara / Centre-ville à rebrousser chemin, a rapporté un témoin à l’agence AlterPresse.
Durant toute la journée de samedi (4 novembre 2006), des rafales d’armes automatiques ont été entendues dans les périphéries de Martissant et Fontamara, inquiétant passants et résidents.
La police a procédé à l’interpellation, le week-end écoulé dans le secteur de Martissant, de 11 personnes, dont un chef de gang recherché, selon un responsable du commissariat de police de Port-au-Prince.
Ces arrestations constituent une réponse apportée par la PNH aux incidents enregistrés à Martissant, le 3 novembre 2006, au cours desquels un inspecteur de police a échappé de justesse à un attentat perpétré par des bandits armés.
Le corps d’un occupant de la voiture que le policier conduisait, un jeune homme, a été retrouvé carbonisé. Les assaillants ont mis le feu au véhicule où le jeune homme, blessé par balles et immobilisé, a été brûlé vif.
Des agents de la police et de la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (MINUSTAH) ont été dépêchés sur les lieux après l’incident. [do gp apr 09/11/2006 10 :00]