P-au-P, 8 Nov. 06 [AlterPresse] --- Des membres du Conseil Électoral Provisoire (CEP) estiment qu’il y a des failles dans un rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) sur des irrégularités dans la gestion financière de l’institution électorale.
En conférence de presse, ce 7 novembre 2006, des conseillers électoraux, dont le secrétaire général du CEP, Rosemond Pradel, ont qualifié de contradictoires, partiales et subjectives les conclusions de ce rapport produit par une commission d’enquête mise en place par le Tribunal administratif.
Dans son rapport, la commission évoque certaines irrégularités enregistrées dans le décaissement de certains fonds convertis en perdiem. Ces fonds ont été décaissés pour donner un perdiem de 600 dollars américains à Max Mathurin, président du Conseil Électoral Provisoire, pour un voyage aux Etats-Unis d’Amérique.
« Le président Mathurin a reçu avec 14 mois de retard un perdiem de 600 dollars américains pour une mission effectuée aux États-Unis. Nous ne voyons pas comment la commission peut qualifier cette opération d’irrégulière », affirme Rosemond Pradel lors de cette conférence de presse à laquelle a assisté un journaliste d’AlterPresse.
Pradel a tenu à préciser qu’un procès-verbal du Conseil en date du 12 novembre 2005 avait autorisé à François Benoît, Trésorier de l’institution, à s’occuper du dossier. « Six conseillers sur neuf ont signé le procès-verbal du 12 novembre 2005 », a-t-il dit.
« La conclusion du rapport montre clairement que Monsieur Benoît n’a pas été contacté sur le sujet qui l’intéresse particulièrement. Et ce cas que la commission a qualifié d’irrégularité a respecté toutes les étapes d’une gestion saine et transparente », poursuit Rosemond Pradel.
Le Secrétaire général du CEP rappelle qu’en novembre 2004, les conseillers avaient reçu, avec 4 mois de retard, un perdiem équivalent à 620 dollars américains dans le cadre d’une mission au Mexique.
L’audit de la CSCCA a été réalisé suite à des révélations de « détournement de fonds » faites par les conseillers Patrick Féquière et Louis Gerson Richemé. Max Mathurin, président du CEP, se demande perplexe si le ces conseillers avaient lu le rapport du Tribunal administratif.
« Les commentaires que j’ai entendus de certains m’ont porté à demander s’ils avaient lu le rapport », s’interroge Max Mathurin, présent à la conférence de presse.
La troisième faille constatée par les conseillers concerne les conclusions du rapport sur l’émission d’un chèque à l’ordre de l’assistant administratif du CEP pour un total de 3,7 millions de gourdes.
« Ce montant était destiné à faire face aux urgences durant les deux journées électorales du 7 février et du 21 avril. Le Conseil fait remarquer que toutes les dépenses engagées pendant les deux journées électorales et le jour suivant ont été documentées », souligne Rosemond Pradel.
Patrick Féquière et Louis Gerson Richemé, très critiques sur la gestion financière du CEP et le conseiller Pierre Richard Duchemin, n’étaient pas présents lors de cette conférence de presse.
Les membres du CEP, appuyés par le directeur général, Jacques Bernard, reconnaissent cependant que, dans la gestion du CEP, les normes administratives n’ont pas été respectées à la lettre.
« Du point de vue de traitement comptable des informations financières et en référence aux textes légaux régissant l’exécution des dépenses publiques, il y a eu certains accrocs ou il y a eu irrégularités dans l’exécution de certaines des transactions dénoncées par les deux conseillers (Féquière et Richemé », conclut le Conseil Électoral Provisoire.
Ce conflit entre certains membres du CEP éclate alors que des élections locales et municipales sont annoncées pour le 3 décembre 2006. 3,5 millions d’électrices et électeurs haïtiens doivent élire des représentants pour les 1420 postes à pourvoir au niveau des municipalités et des sections communales. [do gp apr 08/11/2006 17 :00]
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