P-au-P., 7 nov. 06 [AlterPresse] --- L’économiste haïtien Fritz Deshommes rejette les résultats du classement publié le 6 novembre par l’organisme britannique Transparency International, faisant d’Haiti l’un des trois pays les plus corrompus au monde.
Dans une réaction communiquée à AlterPresse, Deshommes, également vice-recteur de l’Université d’État d’Haiti, réfère à son dernier ouvrage « Haiti : La nation écartelée », paru en octobre, où il indique que le pays n’a pas « la capacité matérielle » de « mériter » ce titre.
Pour lui, ce classement serait l’œuvre de « faiseurs d’images internationaux », meme si, admet-il, « la corruption bat son plein en Haïti et qu’il faille la combattre avec la dernière rigueur ».
Dehommes justifie sa position en attirant l’attention sur « les montants en jeu, les méthodes utilisées, les pouvoirs impliqués » au niveau d’une « super- puissance impériale », qu’il n’a pas précisée.
Deshommes fait allusion à des « contrats juteux (…) octroyés sans appel d’offre » à des compagnies « étroitement liées à des officiels de très haut niveau de la superpuissance impériale », suite à l’invasion « par erreur » d’un pays (non mentionné), « se soldant par des milliers de morts et des milliards de dégâts ».
« Les contrats se chiffrent en plusieurs milliards, dépassant de loin le PIB de la petite Haïti », souligne l’économiste haïtien.
Haïti, la Birmanie (Myanmar) et l’Irak sont les trois pays où la corruption est perçue comme très généralisée, dans le classement de Transparency International. Haïti obtient la note la plus faible avec 1.8. La Guinée, l’Irak et le Myanmar partagent l’avant-dernière place avec une note de 1.9. La Finlande, l’Islande et la Nouvelle-Zélande ont la note la plus élevée (9.6). [gp rc apr 07/11/2006 16:15]