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Corruption : Haïti en mauvaise posture dans le classement 2006 de Transparency International

P-au-P, 06 Nov. 06 [AlterPresse] --- Haïti n’a pas progressé dans le classement mondial sur la corruption de l’organisation non gouvernementale britannique du nom de Transparency International (TI), publié à Berlin (Allemagne) ce 6 novembre 2006, suivant des données consultées par l’agence en ligne AlterPresse.

Au bas du classement, Haïti, la Birmanie (Myanmar) et l’Irak sont les trois pays où la corruption est perçue comme très généralisée. Haïti obtient la note la plus faible avec 1.8. La Guinée, l’Irak et le Myanmar partagent l’avant-dernière place avec une note de 1.9. La Finlande, l’Islande et la Nouvelle-Zélande ont la note la plus élevée (9.6).

En 2005, le Tchad, le Bangladesh et le Turkménistan avaient remporté cette encombrante distinction. Parmi les mauvais élèves de l’année 2006, on retrouve le Brésil, Cuba, Israël, la Tunisie et les Etats-Unis, ce dernier pays (l’administration publique américaine) rétrogradant cette année de la 17e à la 20e place. Dans tous ces pays, le niveau de perception de la corruption s’est détérioré par rapport à 2005, selon Transparency International.

Avec une moyenne de 9.6, la Finlande, l’Islande et la Nouvelle-Zélande se retrouvent tous en première position des pays, où la corruption est la moins répandue. Ces nations sont suivies du Danemark (9.5), du Singapour (9.4) et de la Suède (9.2).

Haïti occupe la dernière place sur 163 pays précédés du Myanmar (160e), de l’Irak (160e) et de la Guinée (160e). Ces trois derniers obtiennent la note de 1.9 dans ce classement.

« La corruption enferme des millions de personnes dans la pauvreté », déclare Huguette Labelle, Présidente de Transparency International.

« Malgré une décennie de progrès dans l’établissement de législations et de régulations anti-corruption, les résultats d’aujourd’hui montrent qu’il reste beaucoup à faire avant de pouvoir observer de réelles améliorations dans le quotidien des populations les plus défavorisées », poursuit la principale responsable de l’ ONG britannique.

L’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2006 est un indice composite, établi à partir de plusieurs sondages d’opinion d’experts se prononçant sur leur perception du niveau de corruption dans les secteurs publics de 163 pays (panel le plus large, analysé dans l’IPC depuis sa création en 1995). Il classe les pays sur une échelle de zéro à dix, zéro indiquant un degré de perception de la corruption élevé et dix indiquant un degré de corruption perçu comme faible.

Les résultats de l’IPC 2006 mettent en évidence une forte corrélation entre corruption et pauvreté. Près de trois quarts des pays figurant dans le classement ont obtenu une note inférieure à cinq. On trouve dans cette catégorie tous les pays à revenus faibles ainsi que tous les pays africains du classement, à l’exception de deux.

Selon Transparency International, la mauvaise note de nombreux pays indique que les facilitateurs de la corruption continuent à aider les élites politiques à blanchir, accumuler et profiter de richesses injustement acquises et souvent tirées de biens publics dérobés.

« Les corrompus savent qu’il y aura toujours un banquier, un comptable, un avocat ou tout autre spécialiste prêt à les aider à produire, transférer ou stocker leurs revenus illicites », souligne l’organisme.

Pour remédier à cette situation, Transparency International exige l’adoption de codes de conduite anti-corruption et des sanctions judiciaires pour les professionnels convaincus de corruption, ainsi qu’une meilleure surveillance des paradis fiscaux. [do rc apr 06/11/2006 13.00]