P-au-P, 06 Nov. 06 [AlterPresse] --- Les résidents de Fontamara (banlieue sud de la capitale) ont vécu un climat d’angoisse pendant le week-end du 4 novembre 2006, suite au déploiement dans les rues d’un groupe d’hommes armés se faisant passer pour des agents de police civile.
Conduits par un certain « Billet Vert », le nouveau shérif de la zone, ces individus armés « patrouillaient » en toute quiétude, à visière levée (à visage découvert), tout en demandant aux riverains de « laisser passer les soldats », obligeant ainsi les chauffeurs assurant le trajet Fontamara / Centre-ville à rebrousser chemin, rapporte un témoin à l’agence AlterPresse.
Durant toute la journée de samedi (4 novembre 2006), des rafales d’armes automatiques ont été entendues dans les périphéries de Martissant et Fontamara, inquiétant passants et résidents.
Ce mouvement serait orchestré par un groupe de jeunes en provenance des quartiers populeux de Délouis, Anba Mapou, La Rochelle, Lakou Mango, entre autres, qui exigent la « désoccupation d’Haïti par les troupes onusiennes ».
« C’est l’angoisse et la désolation qui règnent à Fontamara ; dès qu’il fait nuit, plus rien ne fonctionne (le commerce, le transport public, et j’en passe) », dit un riverain, interrogé par AlterPresse.
Selon ce citoyen, qui a requis l’anonymat, les patouilles policières ainsi que celles des casques bleus ne sont pas remarquées. « Fontamara a grandement besoin d’un sous-commissariat », dit-il.
Toujours est-il que la Police nationale d’Haïti (PNH) a procédé à l’interpellation, le weekend écoulé dans le secteur de Martissant, de 11 personnes, dont un chef de gang recherché, indique le responsable du commissariat de police de Port-au-Prince, s’exprimant ce 6 novembre sur les ondes de la station privée Radio Métropole.
Ces arrestations constituent une réponse apportée par la PNH aux incidents enregistrés à Martissant, le 3 novembre 2006, au cours desquels un inspecteur de police a échappé de justesse à un attentat perpétré par des bandits armés.
Le corps d’un occupant de la voiture que le policier conduisait, un jeune homme, a été retrouvé carbonisé. Les assaillants ont mis le feu au véhicule où le jeune homme, blessé par balles et immobilisé, a été brûlé vif dans la matinée du 3 novembre.
Des agents de la Police nationale et de la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (MINUSTAH) ont été dépêchés sur les lieux après l’incident. Des barricades de pneus enflammés étaient visibles sur la chaussée, dans le même secteur, plus particulièrement à la cinquième avenue Bolosse.
Dans l’après-midi du 1er novembre 2006, les vitres de véhicules de transport public, en provenance du Sud d’Haïti, ont été brisées à Mariani (non loin de la commune de Carrefour, à la sortie sud de la capitale) par des jets de pierres lancées par des mains connues qui ont blessé plusieurs passagers, signalent à AlterPresse des voyageurs. Ces actes d’agression n’ont pas été revendiqués.
Il y a trois semaines, des activistes de l’ancien régime Lavalas, dont certains auraient été renvoyés sous le gouvernement intérimaire de Gérard Latortue [mars 2004 - juin 2006], avaient annoncé les couleurs en promettant de passer à l’action si le gouvernement de Jacques Édouard Alexis ne facilitait pas leur réintégration au sein de l’administration publique haïtienne. [do rc apr 06/11/2006 12 :45]