P-au-P, 03 Nov. 06 [AlterPresse] --- Une quarantaine de personnes, dont des cadres des administrations publique et privée haïtiennes, des professeurs d’universités, participent, depuis le 28 octobre 2006, à un programme de formation en « Décentralisation, Gouvernement local et Développement » mis en œuvre par le Centre de Recherches et de Formation Économique et Sociale pour le Développement (CRESFED), constate l’agence en ligne AlterPrese.
Ce Diplôme d’Études Supérieures (DES) s’inscrit dans la continuité d’une démarche de réflexion, entamée de longue date par l’équipe du CRESFED, qui place les enjeux de décentralisation et de gouvernance locale au cœur de la dynamique du changement social en Haïti, selon la direction de ce centre.
Un corps professoral composé de spécialistes haïtiens et étrangers, dont Tony Cantave, Cary Hector, Dominique Mathon, Fritz Deshommes, Ernst Bernardin, André Lafontant Joseph, Bruno Montariol de la Délégation de la Commission Européenne en Haïti, Nelson Sylvestre, entre autres, animent les séances de cours.
Débutés le 28 octobre 2006, les cours prendront fin le 31 avril 2007, suivant le calendrier minutieusement élaboré par les responsables du CRESFED.
Par cette initiative, le CRESFED affirme vouloir renforcer les capacités des acteurs territoriaux et des décideurs publics à l’échelle nationale, offrir les instruments fondamentaux en termes méthodologiques et légaux pour une approche pratique des prises de décision en matière de décentralisation et de gestion locale dans les domaines de politique publique et d’action sociale.
Ce DES vise également à faire appréhender le contenu des politiques de décentralisation en Haïti, dans le contexte des difficultés, potentialités et impératifs du processus de fonctionnement de l’administration municipale, souligne le CRESFED.
Transmettre les apports théoriques et les expériences pratiques de la décentralisation dans divers contextes nationaux, de nature à orienter les choix et décision des programmateurs et opérateurs, fait aussi partie des objectifs.
Selon le professeur Tony Cantave, coordonnateur du Groupe de Recherche et d’Intervention en Éducation Alternative (GRIEAL), la nation haïtienne est régie par un État excluant, axé sur une forte centralisation des pouvoirs de décision à la capitale et une concentration des services dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Il en résulte, selon lui, un « vide étatique provincial » prononcé, expression, somme toute, d’une faible et d’une mauvaise répartition des agents de la fonction publique. Cette situation n’est pas nouvelle, elle est plutôt chronique, souligne-t-il.
Pour remédier à cette situation, le professeur Cantave rappelle que la Constitution de 1987 propose un nouveau modèle d’organisation de l’État qui a, pour fondement essentiel, la décentralisation territoriale basée sur les Collectivités Territoriales et la Déconcentration des services dans les divisions administratives.
Cantave admet que « le Projet Constitutionnel de Décentralisation" demeure encore aujourd’hui, durant la période de « transition qui n’en finit pas », l’une des solutions possibles « pour re-fonder la nation, construire l’État et engager le pays sur les rails du développement social et économique ».
Les élections des collectivités territoriales doivent se tenir sur tout le territoire national le 3 décembre 2006. Ces élections seront l’occasion, pour l’électorat haïtien, d’élire les membres des collectivités territoriales qui devraient contribuer au développement économique et social du pays, suivant les prescrits de la constitution haïtienne du 29 mars 1987. [do gp apr 03/11/2006 14 :00]