Rapport de l’OEA sur les événements du 17 décembre en Haïti : le gouvernement dans l’embarras
RAPPORT DE L’OEA SUR LES EVENEMENTS DU 17 DECEMBRE EN HAà TI : LE GOUVERNEMENT DANS L’EMBARRAS
La commission d’investigation de l’OEA sur les événements du 17 décembre 2001 en Haïti a publié son rapport ce lundi 1er juillet.
Le document de 87 pages met hors de cause l’opposition dans l’attaque perpétrée ce jour-là contre le Palais National.
Le rapport précise également que l’attaque ne visait pas directement la personne du chef de l’Etat, Jean Bertrand Aristide, et fait état de la complicité de certains policiers dans cette attaque qui avait fait huit
morts.
L’irruption dans le Palais National a pu se faire, révèle le rapport, en raison des mesures inadéquates de sécurité ce jour-là et de complicité au sein de la police nationale d’Haïti.
Selon le rapport, l’entrée principale conduisant au Palais National n’était ni verrouillée ni enchainée la nuit de l’attaque.
Le pouvoir lavalas avait toujours brandi la thèse du coup d’Etat, ceci à grand renfort de propagande sur les « médias d’Etat ».
Par ailleurs, concernant la mise à sac et l’incendie des quartiers généraux et résidences privées de leaders de l’opposition qui avaient suivi l’attaque du palais présidentiel, l’organisation des Etats américains dénonce
dans ce rapport, la passivité de la police et la complicité de certains fonctionnaires du gouvernement et du parti Famille Lavalas lors de ces opérations de représailles.
La mission internationale d’enquête recommande des poursuites, dans le meilleur délai, contre toutes les personnes impliquées dans les violences du 17 décembre et les jours suivants ainsi que l’octroi de réparations adéquates aux organisations et individus qui en ont été victimes.
La Présidence a, par le biais d’un de ses porte-parole, Jacques Maurice, jugé le rapport incomplet. « Il n’a pas relaté les actes de violence commis par la Convergence Démocratique dans diverses régions du pays dont
Petit Goâve ».
En revanche, a Convergence a salué le rapport de la mission d’investigation de l’OEA, précisant qu’il est venu corroborer la thèse que soutenait toujours l’opposition, à savoir qu’il n’y a pas eu de coup d’Etat le 17 décembre.
Pour sa part, le vice-président de la conférence épiscopale d’Haïti, Monseigneur Guire Poulard, estime que le rapport démontre que l’affaire de « coup d’Etat » du 17 décembre agitée par le pouvoir lavalas ne visait
au fait qu’à justifier des persécutions contre ses ennemis politiques.
Ce rapport, qui embarrasse le régime lavalas, intervient à l’approche de la nouvelle date butoir du 7 juillet pour la reprise des négociations de sortie de crise entre les acteurs politiques haïtiens sous l’arbitrage du secrétaire général de l’OEA, Cesar Gaviria, et de son adjoint, Luigi Einaudi.
Dans le rapport du 1er juillet, l’organisation des Etats américains recommande au parti au pouvoir et aux partis politiques de l’opposition de mettre de côté toute attitude de manque de respect mutuel et de s’engager à
adopter des mesures d’encouragement de la confiance avec l’appui de tierces parties en vue de superviser la mise en œuvre d’accords qui peuvent être conclu au profit du pays.