P-au-P, 24 Oct. 06 [AlterPresse] --- Les membres de différentes agences des Nations Unies en Haïti, les officiels du gouvernement haïtien et de nombreuses personnalités de divers secteurs ont participé ce 24 octobre à la commémoration du 61e anniversaire de création de l’ONU, marquée par des protestations.
« Les Nations Unies appartiennent à Haïti tout comme elles appartiennent aux autres pays qui en sont membres », déclare dans son discours le Premier Ministre Jacques Édouard Alexis. Il salue le Secrétaire général Kofi Annan, qui a fait « un travail extraordinaire, non seulement pour faire avancer la cause de la paix et du développement au niveau mondial, mais en même temps pour permettre aussi aux petits pays d’avoir leur mot à dire dans le sens des orientations et des politiques de l’organisme mondial ».
Le Premier Ministre rappelle que le Secrétaire général sortant a initié toute une série de réformes au niveau de l’Organisation. « Nous espérons que son successeur s’engagera à continuer ces réformes et à les mener jusqu’au bout. En particulier, la réforme qui concerne la démocratie au sein du système des Nations Unies », souhaite le haut dirigeant haïtien.
Le ghanéen Kofi Annan qui a passé environ 10 ans à la tête de l’ONU doit céder sa place à partir du 1er janvier 2007 au sud-coréen Ban Ki-Moon qui deviendra à partir de cette date le 8e Secrétaire général de l’organisation mondiale.
Le Premier Ministre haïtien a une pensée pour la MINUSTAH et les autres agences onusiennes. Il reconnaît « tous les efforts qui ont été et qui sont encore entrain d’être faits » et honore la mémoire de « ceux et celles d’entre vous qui ont eu à payer de leur vie leur présence en Haïti », affirme le chef du gouvernement haïtien.
Alexis invite la communauté internationale à prendre du temps pour mieux connaître Haïti, à « connaître ce vieux pays qui malgré ses errements, malgré ses difficultés, non seulement, a un passé, mais certainement a devant lui un avenir prometteur. »
Tout au cours de la cérémonie, des centaines de personnes étaient massées aux alentours du Musée. Certaines d’entre elles lançaient des propos favorables au retour de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide.
Faisant allusion aux protestataires, Alexis déclare que « ces gens qui sont à l’extérieur (…) nous demandent des emplois ». Alexis a, dans ce sens, souligné l’insuffisance de ressources accordées au gouvernement en place par la communauté internationale pour faire à des besoins exprimés sur le terrain.
La lecture du dernier message de Kofi Annan à l’occasion de cette Journée a été faite par le Représentant Ad Intérim du Secrétaire général en Haïti. Dans ce message, Kofi Annan indique que « nous avons remporté des victoires de taille dans notre combat commun pour le développement, la sécurité et les droits de l’homme. »
Le Secrétaire général sortant identifie des menaces qui pèsent encore sur la population mondiale. « Les habitants des petits États insulaires considèrent peut-être le réchauffement planétaire comme le plus grand danger. Ceux des villes qui ont été victimes d’attentats terroristes, comme New York, Mumbai ou Istanbul, se disent peut-être que la priorité est à la lutte contre la pauvreté et la maladie, ou à la prévention des génocides », souligne Kofi Annan dans son message.
Edmond Mulet, chef civil de la MINUSTAH, abonde presque dans le même sens. Tout en se félicitant des travaux réalisés par l’ONU depuis sa création, Mulet est « heureux de pouvoir commémorer cette Journée des Nations Unies en Haïti ».
Le diplomate guatémaltèque rappelle les efforts de l’organisation pour soutenir le gouvernement d’Haïti dans la consolidation de la paix, la démocratie, l’État de droit et le développement durable.
La MINUSTAH est l’une des 18 opérations de maintien de la paix qui sont actuellement déployées par l’ONU. Sa présence, selon Mulet, témoigne alors de la volonté de l’ONU et des pays amis d’Haïti d’accompagner le peuple haïtien vers « un futur de paix durable ».
« Haïti a besoin d’entamer un processus à long terme devant aboutir à une véritable réconciliation nationale et à une paix durable », estime-t-il.
Par ailleurs, Edmond Mulet salue la mémoire d’une dizaine de membres de la MINUSTAH « qui ont donné leur vie pour les idéaux du pays et la démocratie de notre organisation. »
Trois bénéficiaires de programmes mis en œuvre par les différentes agences des Nations Unies dans différents domaines en Haïti ont témoigné de leur gratitude envers l’organisation.
Au terme de cette commémoration, une dizaine d’étudiants de l’Université d’État d’Haïti accompagnés de membres du Mouvement Démocratique Populaire (MODEP), ont exigé le départ illico des soldats de la MINUSTAH du territoire haïtien. [do apr 24/10/2006 15 :30]
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