P-au-P, 23 Oct. 06 [AlterPresse] --- Un progrès significatif d’Haïti a été constaté dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2006 de l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF), passant de la 125e à la 87e place en deux ans.
« Des changements à la tête de l’État sont parfois salutaires pour la liberté de la presse. Haïti est passé de la 125e place à la 87e en deux ans, suite au départ en exil de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, début 2004 », fait remarquer Reporters Sans Frontières dans son rapport 2006, parvenu à AlterPresse.
Aujourd’hui, l’organisation de promotion de la liberté de la presse, estime que « si plusieurs assassinats de journalistes restent impunis, la violence contre les médias a relativement baissé d’intensité. »
La France (35e), les Etats-Unis et le Japon sont en perte de vitesse dans ce cinquième classement mondial de la liberté de la presse produit par Reporters Sans Frontières. Toutefois, le « trio infernal » de la liberté d’expression est constitué de Corée du Nord, Turkménistan et Érythrée.
RSF rappelle que la mort sous la torture, en prison, de la journaliste turkmène Ogoulsapar Mouradova, a montré que le président à vie Separmourad Niazov pouvait faire usage d’une violence extrême à l’égard de ceux qui osent le critiquer.
Reporters sans frontières exprime également ses plus vives inquiétudes concernant le sort des journalistes érythréens emprisonnés au secret depuis plus de cinq ans maintenant.
Selon l’organisme, les États les plus répressifs restent les mêmes. Il cite, entre autres, Cuba et la Chine. RSF estime qu’il est urgent que les dirigeants des États mis en cause acceptent la critique et cessent de réprimer systématiquement les médias de la manière la plus violente.
L’organisation salue les efforts consentis dans des pays du Sud en vue de faciliter le travail des journalistes. « C’est une bonne nouvelle qui prouve, une fois de plus, que même très pauvres, des pays peuvent se montrer particulièrement respectueux de la liberté d’expression », se réjouit l’organisation.
« En revanche, la lente mais constante dégradation de la situation aux Etats-Unis, en France et au Japon nous inquiète au plus haut point », souligne Reporters Sans Frontières.
Le 17 octobre 2006, le président haïtien René Préval a encore plaidé en faveur du respect des Journalistes. « Depuis 200 ans, nous menons une lutte pour le pouvoir (…) une lutte éliminant les journalistes qui critiquent pour instaurer un pouvoir personnel », a condamné le chef de l’État à Marchand Dessalines (Nord) à l’occasion de la cérémonie commémorant le bicentenaire de l’assassinat de Jean Jacques Dessalines, le fondateur de la nation haïtienne. [do gp apr 23/10/2006 15:00]