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Haïti doit adopter une grille tarifaire unique pour intégrer le marché commun de la CARICOM

P-au-P, 19 Oct. 06 [AlterPresse] --- La Communauté des Caraïbes (CARICOM) conditionne l’intégration effective d’Haïti dans ce marché unique à l’adoption d’une grille tarifaire alignée sur celle déjà en vigueur dans les autres pays de la communauté et facilitant le libre échange commercial entre les États membres.

Il y a des étapes qu’« Haïti doit encore franchir pour pouvoir réintégrer réellement le marché unique de la CARICOM (…) Haïti doit adopter un tarif extérieur commun », affirme Roosevelt Skerrit, premier ministre de la Dominique lors d’une conférence de presse à Port-au-Prince.

Roosevelt Skerrit a fait partie d’une délégation de haut niveau de la CARICOM qui est venue en Haïti le 18 octobre dans le cadre d’une mission de collecte d’informations, conduite par Denzil Douglas, premier ministre de St Kitts & Nevis.

Cette délégation, qui a laissé la capitale haïtienne le même jour, s’est entretenue avec l’Exécutif haïtien, le Législatif ainsi qu’avec des représentants du secteur privé.

Denzil Douglas indique que ces rencontres ont permis aux membres de la délégation de découvrir l’esprit d’ouverture, d’inclusion et la volonté du gouvernement haïtien de travailler au bien-être de la population.

Haïti a été réadmise à la CARICOM lors de la 28e conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation régionale en juillet 2006 à St Kitts.

La réouverture du bureau de la CARICOM en Haïti et la nomination d’un représentant qui parle Anglais, Français et Créole ainsi que l’amélioration des politiques migratoires entre les États membres ont été également au menu des discussions. « Ce bureau servira à stimuler les relations commerciales entre Haïti et les autres États membres », soutient Denzil Douglas.

« Le bureau doit être réouvert bientôt en Haïti, mais le problème c’est de trouver une personne qui parle l’Anglais, le Français et le Créole pour le gérer. La CARICOM est à la recherche d’une personne qui a ces compétences », déclare à AlterPresse Jean Reynald Clérismé, Ministre haïtien des Affaires Étrangères.

« Je suis certain qu’ils enverront bientôt ce représentant en Haïti qui pourra nous aider dans les négociations et la traduction des textes », se réjouit le Ministre Clérismé.

Le chef de la diplomatie haïtienne précise que dans le cas contraire, le futur représentant de la CARICOM sera accompagné d’un Haïtien de haut niveau qui possède les qualifications requises.

De plus, Clérismé reconnaît que pour intégrer le marché commun de la CARICOM, Haïti va encore suivre certaines étapes, comme c’était le cas lorsqu’il devait intégrer l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

« Nous devons adopter une grille tarifaire qui ne nuit pas à la CARICOM (…) Le secteur privé haïtien doit être en mesure de travailler avec celui des autres États membres de la CARICOM », admet le chancelier haïtien.

Les relations d’Haïti avec la CARICOM s’étaient détériorées durant les événements ayant conduit à la chute du régime Lavalas de Jean-Bertrand Aristide en février 2004. Roosevelt Skerrit de la Dominique estime que les progrès déjà accomplis à l’époque ont été interrompus à cause de ces événements.

« Maintenant, il nous faut reprendre le processus », soutient-il, tout en informant qu’Haïti pourrait bénéficier d’un fonds pétrolier dont dispose le gouvernement de Trinidad&Tobago.

Le Secrétaire général de la CARICOM, Edwin Carrigton et le premier ministre de Sainte Lucie, Kenny Anthony, ont également fait partie de la délégation. Des membres d’une autre délégation, dont le Trinidadien Colin Granderson, sont encore dans le pays. [do apr 19/10/2006 14:00]